QUAND LA LÉGION D’HONNEUR SE DÉSHONORE
Paris / La Gazette
Jeudi 13 juin, , le Premier ministre Gabriel Attal a remis la Légion d’honneur au Pasteur René Léonian. Et pas n’importe où : à l’Hôtel Matignon.
Mais qui est celui qui vient de recevoir cette décoration de prestige créée en 1802 par Napoléon Bonaparte pour « récompenser les mérites éminents des citoyens », « des personnalités célèbres et des citoyens inconnus du grand public autour du mérite personnel au service de la nation » ? Cette Légion d’honneur qui « illustre l’esprit civique français, le sens de l’intérêt commun » ?
René Léonian est Président de l’Union des Églises évangéliques arméniennes d’Eurasie et titulaire de la Chaire d’Arménologie. Il s’est surtout illustré dans le soutien des indépendantistes arméniens du Haut-Karabakh qui ont occupé l’Azerbaïdjan pendant presque 30 ans.
« Le 19 septembre dernier, l’Azerbaïdjan a de nouveau attaqué l’ensemble du territoire du Karabagh par différents moyens militaires (tanks, drones…). L’assaut de l’armée azerbaïdjanaise est terrible. Les populations civiles sont terrassées: meurtres, décapitations, viols, destructions en tout genre. Le gouvernement arménien du Karabagh a capitulé au bout de 24h. L’ensemble de la population arménienne chrétienne quitte les villages et trouve refuge à Stepanakert, la capitale du Karabagh. Dans les jours qui suivent, plus de 100.000 Arméniens sont forcés de tout quitter et de rejoindre l’Arménie, la mort dans l’âme. Pourront-ils revenir un jour dans leurs villages ancestraux ? » déclarait-il le 17 octobre, au mépris des réalités historiques, du droit de l’Azerbaïdjan à son intégrité territoriale, rappelé par 4 décisions de l’ONU signées par la France, et du droit de retour des Azerbaïdjanais expulsés de leur terres natale.
On peut légitimement se demander quel rapport existe entre « l’illustration de l’esprit civique français » et cette action militante, ce soutien implicite aux mouvements terroristes arméniens qui se sont, entre autres, rendus coupables du massacre de Khodjaly. Peut-être était-ce une manière d’inviter de nouveau la communauté arménienne française à se ranger du côté du Président Macron à la veille d’élections décisives.
Cette étrange remise de décoration intervient après une série de scandales, relevés par le quotidien Mediapart, et qui a entraîné la mise à pied , amis sans aucune poursuite judiciaire, du Grand Chancelier de l’Ordre, le général Puga, accusé d’avoir délivré la noble distinction à des proches et à des riches personnages dont il était redevable.
Emmanuel Macron, par ailleurs Grand Maître de l’Ordre, avait promis plus de rigueur de l’attribution de la Légion d’Honneur. Encore une promesse non tenue.
