LE PRÉSIDENT FRANÇAIS MACRON EST « TOUT A FAIT PRÊT » À RECONNAÎTRE LA PALESTINE COMME UN ÉTAT... MAIS AU "MOMENT UTILE" ...
Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron s'est dit « tout à fait prêt » à reconnaître la Palestine comme un État, mais cela doit se faire à une période « utile », car, selon lui, ce n'est plus un tabou dans le pays.
« Il n'y a pas de tabou pour la France, je suis prêt à reconnaître un État palestinien (…) mais je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile. Je ne ferai pas une reconnaissance d'émotion », a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz en Allemagne mardi.
Le chef de l'Etat français s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas deux poids, deux mesures en ce qui concerne les civils qui souffrent des conflits dans différentes parties du monde.
Il a qualifié la situation à Rafah d'« horrible » et a ajouté : « Les opérations doivent cesser à Rafah ».
Le président français a réaffirmé qu'Israël avait le droit de se défendre, mais qu'il devait le faire dans le respect du droit international et du droit humanitaire.
Il a toutefois déploré qu'il n'y avait pas d'endroit sûr pour les civils palestiniens.
Le président Macron a affirmé son soutien à « la demande algérienne de réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU » pour un cessez-le-feu à Gaza.
« Nous bâtissons avec l’Algérie une résolution commune visant à répondre à cette urgence humanitaire, (…) en terme de cessez-le-feu » et pour « donner un mandat onusien clair sur Gaza », a-t-il ajouté.
« Nous sommes prêts à travailler activement à une solution de paix. Elle est atteignable », a ajouté le président français soulignant que « la sortie ne peut être que politique ».
L'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont officiellement reconnu la Palestine en tant qu'État mardi, et les autorités belges ont déclaré qu'elles attendraient encore un peu pour obtenir un impact « utile ».
Israël poursuit son offensive sur Gaza depuis le 7 octobre, en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Depuis, près de 36 100 Palestiniens ont été tués à Gaza, principalement des femmes et des enfants, et plus de 81 000 autres ont été blessés.
On est toutefois en droit de s'interroger sur cette notion de "moment venu" : 36 000 morts à Gaza, dont la quasi totalités sont des civils, le massacre de civils au cours du bombardement d'un camp de réfugiés, dimanche à Gaza, cela ne suffit-il pas pour considérer que c'est "le -bon moment" ?
On est aussi en droit de s'interroger sur cette notion "d'émotion". N'est-ce pas l'émotion qui fut avancée par le gouvernement français pour condamner les attaques du 7 octobre ?
Les larmes semblent couler plus vite lorsqu'il s'agit des uns, et l'émotion mieux maîtrisée quand il s'agit des autres.
Quand au "tabou", ce n'est que celui qui paralyse le gouvernement français, esclave soumis des lobbies, car dans l'opinion publique française, il n'y a jamais eu, à ce propos, le moindre tabou.
