PASSE D'ARMES ENTRE L'UE ET ELON MUSK SUR LA "DÉSINFORMATION" SUR X APRÈS L'ATTAQUE DU HAMAS
Paris / La Gazette
L'Union européenne a averti Elon Musk que X était utilisé pour diffuser de la "désinformation" après l'attaque du Hamas contre Israël. Elon Musk lance une réponse cinglante à Thierry Breton.
Dans un message publié sur le site anciennement connu sous le nom de Twitter, le responsable de l'industrie de l'Union européenne a déclaré que les "contenus violents et terroristes" n'avaient pas été supprimés, malgré les avertissements, comme l'exige la législation européenne.
La loi européenne sur les services numériques (DSA) vise à protéger les utilisateurs des grandes plateformes technologiques.
Elle est entrée en vigueur en novembre dernier, mais les entreprises ont bénéficié d'un délai pour s'assurer que leurs systèmes étaient conformes.
Le 25 avril, la Commission a désigné les très grandes plateformes en ligne - celles qui comptent plus de 45 millions d'utilisateurs dans l'UE - qui seraient soumises aux règles les plus strictes, dont X. La loi est entrée en vigueur quatre mois plus tard, en août.
En vertu de ces règles plus strictes, les grandes entreprises doivent évaluer les risques potentiels qu'elles peuvent causer, rendre compte de cette évaluation et mettre en place des mesures pour résoudre le problème.
M. Musk a précisé que son entreprise avait pris des mesures, notamment en supprimant les comptes nouvellement créés et affiliés au Hamas.
Il a demandé à l'UE de dresser la liste des violations présumées.
Thierry Breton, commissaire au marché intérieur de l'Union européenne, n'a pas donné de détails sur la désinformation à laquelle il faisait référence dans sa lettre à M. Musk.
Il a toutefois indiqué que des cas d'"images et de faits faux et manipulés" avaient été largement signalés sur la plateforme de médias sociaux.
"Je vous invite donc à vous assurer de toute urgence que vos systèmes sont efficaces, et à rendre compte des mesures de crise prises à mon équipe", a-t-il écrit dans sa lettre qu'il a partagée sur les médias sociaux.
Dans sa réponse sur X, M. Musk a écrit : "Notre politique est que tout soit ouvert et transparent, une approche que je sais que l'UE soutient".
"Veuillez énumérer les violations auxquelles vous faites allusion sur X, afin que le public puisse les voir", a exhorté le milliardaire américain.
En réponse, Thierry Breton lance à Elon Musk "Vous êtes bien conscient des rapports de vos utilisateurs - et des autorités - sur les faux contenus et la glorification de la violence", ajoutant qu'il lui appartenait de "démontrer qu'il joignait le geste à la parole", avant de lui proposer un entretien téléphonique pour en parler.
Le problème est de savoir qui décide qu'une information est "illégale" et selon quel critère ? Si défendre les Palestiniens est assimilé à un délit, c'est évidemment l'objectivité et la liberté de la presse qui est en péril. Or, il semble qu'aucune des parties n'ait eu le monopole des "fake news". Des enquêtes ont révélé que l'affaire des bébés décapités étaient une sordide invention, que certains médias continuent pourtant de diffuser, que les images de deux hélicoptères abattus étaient tirées d'un jeu vidéo, et que la femme montrée comme ayant été molestées par les commandos du Hamas était en réalité une militante pro-palestinienne aux prises avec la police israélienne.
D'où la réponse de Musk à Breton : "Nous, nous ne faisons pas les choses en douce, par derrière. Si vous jugez que certaines informations posent problème, dites-le publiquement et prouvez-le".
La guerre des médias ne fait que commencer...