COUP D'ÉTAT AU NIGER : L'UE SUSPEND SA COOPÉRATION EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ET SON AIDE BUDGÉTAIRE
Paris / La Gazette
L'Union européenne a suspendu toute coopération en matière de sécurité avec le Niger après que l'armée du pays a pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État.
Cette décision intervient peu après que les États-Unis ont déclaré leur « soutien indéfectible » au président renversé Mohamed Bazoum, considéré comme un allié clé de l'Occident dans la lutte contre les militants islamistes.
Vendredi, le chef de l'unité de la garde présidentielle, le général Abdourahmane Tchiani, s'est autoproclamé nouveau dirigeant du Niger.
Il a justifié que l'insécurité, les difficultés économiques et la corruption l'avaient conduit à prendre le pouvoir.
Mais l'Occident s'inquiète désormais de savoir avec quels pays le nouveau dirigeant va s'aligner.
Les voisins du Niger, le Burkina Faso et le Mali, se sont tous deux rapprochés de la Russie depuis leurs propres coups d'État.
Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, s'est joint aux États-Unis et à la France pour refuser de reconnaître les auteurs du coup d'État et a asséné que la coopération en matière de sécurité et l'aide budgétaire étaient suspendues pour une durée indéterminée.
Samedi également, la France, ancienne puissance coloniale qui avait transféré son quartier général militaire régional dans le pays après avoir été contrainte de quitter le Mali, a annoncé qu'elle avait suspendu, avec effet immédiat, toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire au Niger.
L'Union africaine a quant à elle demandé à l'armée nigérienne de retourner à sa base dans un délai de 15 jours.
Vendredi soir, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti les personnes détenant M. Bazoum - le premier dirigeant élu du Niger à succéder à un autre depuis l'indépendance en 1960 - que « des centaines de millions de dollars d'aide » étaient menacés.
Le général Tchiani, âgé de 62 ans, est responsable de la garde présidentielle depuis 2011 et a été promu au grade de général en 2018 par l'ancien président Issoufou.
Il a également été lié à une tentative de coup d'État contre l'ex-président en 2015, mais il a comparu devant le tribunal pour nier les faits.
Vendredi, le général Tchiani a déclaré que sa junte avait pris le pouvoir en raison des problèmes du Niger, notamment l'insécurité, les difficultés économiques et la corruption.
Il s'est également adressé aux alliés internationaux du Niger, affirmant que la junte respecterait tous les engagements internationaux du pays, ainsi que les droits de l'homme.
Le coup d'État au Niger est le dernier en date d'une vague de prises de pouvoir militaires qui a frappé la région de l'Afrique de l'Ouest ces dernières années, renversant des gouvernements dans des pays comme le Mali, la Guinée et le Burkina Faso.
