L'UE IMPOSE DE NOUVELLES SANCTIONS À LA RUSSIE ET RESTREINT LES IMPORTATIONS D'ALUMINIUM
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Paris / La Gazette
Mercredi, les ambassadeurs de l'Union européenne ont conclu un accord sur un nouvel ensemble de sanctions contre la Russie, marquant le 16e paquet de mesures restrictives depuis le début de la guerre en Ukraine.
L'annonce est venue de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a partagé la nouvelle sur son compte X.
« Je salue l'accord sur notre 16e paquet de sanctions. L'UE renforce encore plus la répression des contournements en ciblant davantage de navires dans la flotte fantôme de Poutine et en imposant de nouvelles interdictions d'importation et d'exportation », a écrit Mme von der Leyen.
Elle a également réaffirmé l'engagement de l'UE à maintenir la pression économique sur la Russie.
« Nous nous engageons à maintenir la pression sur le Kremlin », a-t-elle ajouté.
Le nouveau paquet de sanctions, qui doit être formellement approuvé par les ministres de l'UE lundi prochain, coïncide avec le troisième anniversaire de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie.
L'une des mesures clés est une interdiction progressive des importations d'aluminium russe. La Russie représente environ 6 % de l'approvisionnement total en aluminium de l'UE. Les données d'Eurostat montrent qu'entre janvier et novembre 2024, la Russie a exporté 327 222 tonnes d'aluminium vers l'UE, soit une baisse de 34 % par rapport à l'année précédente. En termes monétaires, ces exportations se sont élevées à 791,8 millions de dollars, en baisse de 35 % par rapport à l'année précédente.
Le dernier paquet comprend également des restrictions sur la flotte fantôme de navires de la Russie, qui, selon les allégations, aident Moscou à contourner les sanctions en transportant du pétrole. De plus, des interdictions d'exportation seront imposées sur les produits chimiques, le chrome et les machines-outils de précision. L'UE a également ciblé le secteur énergétique russe en interdisant les services pour les raffineries de pétrole et de gaz et en plaçant 13 banques russes sur sa liste noire.
Notamment absent du paquet, il y a une interdiction totale du gaz naturel liquéfié (GNL) russe. Certains États membres de l'UE ont poussé pour cette restriction, citant une augmentation des importations de GNL russe. Cependant, l'UE semble temporiser tout en négociant un éventuel accord avec les États-Unis pour augmenter les achats de GNL américain.
L'annonce des sanctions intervient alors que le secrétaire d'État américain Marco Rubio a révélé qu'une résolution de la guerre entre la Russie et l'Ukraine impliquerait la levée de certaines restrictions économiques sur Moscou.
M. Rubio a dirigé une délégation qui a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et l'assistant présidentiel, Yuri Ushakov, en Arabie Saoudite le 18 février. La réunion a marqué les pourparlers directs de plus haut niveau entre les responsables américains et russes depuis le début de la guerre. Cependant, ni les représentants de l'UE ni ceux de l'Ukraine n'ont participé aux discussions.
À l'issue de la réunion, M. Rubio a assuré aux alliés européens que les sanctions contre la Russie resteraient en place jusqu'à ce qu'un règlement formel soit atteint. Pendant ce temps, le commissaire européen à l'économie et au commerce, Valdis Dombrovskis, a insisté sur la nécessité pour Bruxelles de maintenir le contrôle sur sa politique de sanctions à mesure que les priorités américaines évoluent.
L'UE avait précédemment approuvé son 15e paquet de sanctions contre la Russie le 16 décembre. Cette série de mesures visait 54 individus et 30 organisations, y compris des entreprises de Russie, de Chine et de Corée du Nord qui auraient aidé la Russie à contourner les sanctions pétrolières.