L'ALLEMAGNE REPREND LES EXPULSIONS VERS L'AFGHANISTAN
Paris / La Gazette
L'Allemagne a repris l'expulsion de criminels afghans condamnés, à quelques jours d'élections régionales clés où la migration est un sujet brûlant.
Cette décision marque un changement par rapport à l'arrêt des expulsions vers l'Afghanistan que Berlin avait précédemment décidé en raison de préoccupations liées aux droits de l'homme après l'arrivée au pouvoir des talibans en 2021.
Cette décision intervient dans un contexte de pression croissante sur le gouvernement de coalition pour qu'il s'attaque aux problèmes d'immigration, accentuée par les récents incidents violents liés à des ressortissants afghans, notamment une agression mortelle à l'arme blanche lors d'un festival de la ville et une autre attaque en juin au cours de laquelle un Afghan a tué un officier de police allemand.
Le 29 août, le gouvernement a dévoilé un nouveau train de mesures visant à renforcer les politiques d'asile et à accélérer les expulsions. Cette décision est influencée par les prochaines élections régionales en Saxe et en Thuringe, où l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), parti d'extrême droite, est en tête des sondages grâce à son programme fortement anti-migratoire.
Un vol transportant 28 criminels afghans condamnés a quitté Leipzig pour Kaboul le 29 août, après des mois de négociations discrètes menées avec la médiation du Qatar. Le chancelier allemand Olaf Scholz a confirmé la reprise des expulsions lors d'une conférence de presse, déclarant : "Nous avons préparé cela avec soin, sans en parler beaucoup."
Le vice-chancelier Robert Habeck a souligné que le droit d'asile de l'Allemagne restait intact, malgré les expulsions. Le gouvernement a exprimé sa gratitude à des "partenaires régionaux clés" non nommés pour leur soutien et a indiqué qu'il poursuivait ses efforts pour faciliter d'autres expulsions.
Le Qatar a joué un rôle crucial dans la négociation du retour des Afghans en assurant la liaison entre l'Allemagne et les Talibans, sur la base de la demande de l'Allemagne et de l'acceptation des Talibans.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a assuré que les expulsions ne signifiaient pas une normalisation officielle des relations avec les talibans. Outre l'Afghanistan, l'Allemagne s'efforce également d'expulser des personnes considérées comme des menaces criminelles graves pour la Syrie. Malgré une interdiction antérieure, une récente décision de justice a autorisé certaines expulsions vers la Syrie, en raison d'un risque réduit de guerre civile pour les demandeurs d'asile.