IL N'Y A AUCUNE RAISON DE RECONNAÎTRE L'ÉTAT PALESTINIEN, DÉCLARE LE CHANCELIER ALLEMAND OLAF SCHOLZ
Paris / La Gazette
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré que Berlin - qui est accusé de faciliter le génocide israélien contre les Palestiniens de Gaza - n'a pas l'intention de reconnaître la Palestine en tant qu'État, contrairement à la décision de trois pays européens de le faire.
Il n'y a "aucune raison" de reconnaître l'Autorité palestinienne (AP) en tant qu'État distinct, a déclaré M. Scholz vendredi en réponse à une question posée par un journaliste lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre portugais Luis Montenegro.
"Il n'y a pas de clarté sur le territoire national ou sur toutes les autres questions qui y sont liées", a estimé M. Scholz, tout en ajoutant que l'on n'en était "pas encore là".
Il a réitéré la nécessité d'une "solution négociée entre Israël et les Palestiniens qui équivaut à une solution à deux États", ce qui, selon lui, inclut également une Autorité palestinienne responsable de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.
"Mais nous n'en sommes pas encore là", a martelé M. Scholz, ajoutant qu'il s'agissait maintenant de "parvenir à un cessez-le-feu à long terme" et de "veiller à ce que toutes les parties concernées s'engagent en faveur de la solution à deux États".
L'Espagne, l'Irlande et la Norvège avaient déjà annoncé cette semaine qu'elles reconnaîtraient la Palestine comme un État distinct à la fin du mois de mai. Israël a alors réagi avec indignation. Selon le premier ministre portugais, son pays ne franchira pas cette étape dans un premier temps.
Il a toutefois précisé que le Portugal avait voté en faveur de la reconnaissance de la Palestine en tant que membre à part entière de l'ONU.
Le Nicaragua a accusé l'Allemagne de faciliter le génocide israélien contre les Palestiniens de Gaza en soutenant politiquement et militairement Tel-Aviv. Le pays a demandé à la Cour de prendre des mesures d'urgence pour que l'Allemagne cesse ses exportations d'armes vers Israël et revienne sur sa décision de suspendre le financement de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Berlin a approuvé des exportations d'armes vers Israël d'une valeur de 326,5 millions d'euros (354 millions de dollars) en 2023, dont la majorité a été approuvée après le 7 octobre, soit dix fois plus qu'en 2022.
Lors de l'audience à la Cour mondiale, l'équipe juridique de l'Allemagne a tenté de persuader la Cour que Berlin n'avait pas enfreint le droit international en soutenant Israël et qu'elle remplissait ses obligations humanitaires.