Le projet « Dustluq » est un nouveau jalon dans le développement du secteur énergétique de la région Caspienne
Paris / Lagazetteaz
Le 21 janvier de cette année, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan ont signé un mémorandum d'accord sur l’exploration, le développement et l’appropriation des ressources d’hydrocarbures du gisement « Dustluq » dans la mer Caspienne.
« Dostluq » est le nouveau nom du champ, qui est situé à la frontière des secteurs azerbaïdjanais et turkmène de la mer Caspienne. En Azerbaïdjan, il s'appelait auparavant « Kepez » et au Turkménistan « Serdar ». Les négociations sur le développement conjoint du gisement ont eu lieu plus tôt.
Selon la compagnie pétrolière nationale de la République d’Azerbaïdjan (SOCAR), des spécialistes azerbaïdjanais y ont effectué des travaux d'exploration à l'époque soviétique, ce qui permet de mettre ce champ à peu près sur un pied d'égalité avec des champs comme « Karabagh » en termes de réserves : « Il s'agit d'un champ pétro-gazier. Nous pensons que ses réserves peuvent être mises à jour ultérieurement grâce à des études sismiques modernes et éventuellement à des forages d'exploration. De nombreuses questions techniques et commerciales relatives au développement futur du gisement doivent être identifiées. Ce mémorandum d'accord signé entre les deux pays est un premier pas vers cet objectif ».
De nouvelles opportunités de coopération énergétique
Le développement conjoint du gisement « Dostluq » ouvre encore plus de possibilités d'exploration dans la mer Caspienne.
Ce gisement est situé à proximité du bloc de champs « Azeri-Chirag-Guneshli » (ACG) de l'Azerbaïdjan, ce qui permet au Turkménistan de transporter vers l'Azerbaïdjan les hydrocarbures extraits à partir du gisement « Dostluq » via les structures existantes.
L'Azerbaïdjan et le Turkménistan ont tous deux vu leur production d'hydrocarbures liquides décliner, et ce projet les aidera à maintenir leur production à court terme. L'accord pourrait ouvrir la voie à de nouvelles négociations sur le projet de longue date de gazoduc Trans-Caspien (Trans Caspian Gas pipeline), et pourrait ouvrir de nouveaux marchés du gaz pour le Turkménistan, qui exporte principalement son gaz vers la Chine.
Cela pourrait être le début de l'établissement tant attendu d'opérations conjointes entre l'Azerbaïdjan et le Turkménistan en mer Caspienne.
Par ailleurs, le développement de ce gisement de pétrole sur la base d'une coopération bilatérale serait commercialement et techniquement attractif. Les exportations de pétrole pourraient transiter par l'Azerbaïdjan pour être exportées vers les marchés internationaux - tout comme l'Azerbaïdjan et le Turkménistan le font actuellement avec leur propre production.
Ce projet augmenterait considérablement la capacité de l'Azerbaïdjan à vendre du pétrole.
Travailler sur un projet commun tel que « Dostluq » est un nouveau pilier de la coopération qui pourrait être étendu à d'autres domaines, notamment en fournissant une voie de transit pour le commerce Est-Ouest.
Cet accord bénéficie également au Turkménistan, car le pays est entravé par le manque de voies d'exportation d'énergie. La coopération avec l'Azerbaïdjan dans le développement du gisement « Dostluq » permettrait non seulement d'augmenter la production de pétrole du Turkménistan, mais aussi de renforcer les relations entre les deux pays. Il serait bénéfique pour le Turkménistan d'expédier plus de pétrole vers les marchés occidentaux via l'Azerbaïdjan et de gaz vers ces mêmes marchés via des pipelines en Azerbaïdjan.
Le Président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a déclaré que cette signature ouvrait une nouvelle page dans le développement des ressources en hydrocarbures de la mer Caspienne : « Ce projet contribuera à la sécurité énergétique de nos pays ainsi que de nos voisins. Ce projet ouvre de grandes possibilités d'exportation, contribuant ainsi à la prospérité de nos nations ».
Le Président turkmène, Gourbangouly Berdymoukhamedov, a de son côté estimé que la signature de ce mémorandum d’accord marquait une étape fondamentalement nouvelle dans la coopération énergétique entre le Turkménistan et l'Azerbaïdjan en mer Caspienne : « De nouvelles possibilités s'ouvrent pour un travail commun sur une base juridique internationale solide et créent des incitations supplémentaires sérieuses pour l'afflux d'importants investissements étrangers dans notre région sur une base systémique et à long terme, ce qui donne une puissante impulsion au développement et à la croissance dynamique des économies nationales de nos pays, c'est-à-dire la création de nouveaux emplois, l'amélioration du niveau et de la qualité de vie des gens ».
