LE GÉANT PÉTROLIER AZERBAÏDJANAIS SOCAR PRÉVOIT D'INVESTIR 7 MILLIARDS DE DOLLARS DANS DE NOUVELLES INSTALLATIONS DE POLYOLÉFINES EN TURQUIE
Paris / La Gazette
Le géant énergétique d'État azerbaïdjanais SOCAR a annoncé lundi des plans pour un investissement supplémentaire de 7 milliards de dollars (TL 247,29 milliards) visant à réduire la dépendance de la Turquie aux produits pétrochimiques importés.
SOCAR est déjà le plus grand investisseur étranger en Turquie, ayant investi environ 18,5 milliards de dollars en 17 ans, a déclaré Elchin Ibadov, PDG de la filiale turque de l'entreprise.
L'investissement dans un projet surnommé le "Plan Directeur" se concentrera sur l'établissement de plusieurs nouvelles installations de production de polyoléfines afin d'augmenter la capacité de l'unité pétrochimique de SOCAR Turkiye, Petkim, à Aliaga, dans la province d'Izmir, à l'ouest du pays.
Une conception détaillée de l'ingénierie frontale (FEED) pour les installations sera préparée en 2025-2026, nécessitant environ 50 millions de dollars d'investissements initiaux, a précisé Kanan Mirzayev, responsable de la division raffinage et pétrochimie de SOCAR Turkiye.
La décision a été approuvée lors d'une réunion du conseil en décembre, et le projet devrait être mis en œuvre au cours des cinq à dix prochaines années, a indiqué M. Mirzayev aux journalistes.
"La Turquie importe jusqu'à 90 % de ses polyoléfines. Cette initiative réduira la dépendance aux importations et augmentera les revenus de SOCAR Turkiye", a-t-il estimé.
Une décision finale d'investissement est attendue d'ici la fin de 2026.
Suite à l'annonce, les actions de Petkim ont bondi de 5,5 % à 15h03 heure locale lundi.
Petkim, fondée il y a près de 60 ans, est devenue entièrement détenue par SOCAR en 2008 après que l'entreprise énergétique azerbaïdjanaise a acquis une participation majoritaire pour 2,04 milliards de dollars.
L'unité exploite 16 usines de production et, en 2024, a produit 2 millions de tonnes métriques de produits pétrochimiques, répondant à 11 % de la demande intérieure de la Turquie.
M. Mirzayev a souligné les défis auxquels est confronté le secteur pétrochimique mondial, en notant qu'une baisse prolongée de la demande est attendue par rapport aux cycles précédents. Il a prévu que les taux d'utilisation de la capacité diminueraient jusqu'en 2030 avant de commencer à se redresser.
Il a également souligné que l'écart naphta-éthylène, un indicateur de rentabilité, est actuellement à des niveaux historiquement bas mais devrait s'améliorer à mesure que le secteur entre dans une phase de croissance.
Selon M. Mirzayev, l'évaluation de la capacité et du marché de Petkim en 2022 a identifié la production d'éthylène et la polymérisation comme les produits ayant le plus grand potentiel de croissance sur le marché intérieur.
Le nouvel investissement vise à construire des installations avec des capacités de 1,2 million de tonnes par an pour l'éthylène, 550 000 tonnes par an pour le polypropylène, et 827 000 tonnes par an pour le PEHD/PEBD.
M. Mirzayev a souligné que le coût total ne serait déterminé qu'après la décision finale d'investissement, et que l'investissement interviendrait "lors d'une reprise du marché."
Les responsables de SOCAR ont également prédit que la part de marché domestique de Petkim devrait tripler une fois l'investissement terminé.
Bursagaz compte 1,2 million d'abonnés, et Kayserigaz en compte 700 000.
La société aurait été en novembre en pourparlers avec des acheteurs potentiels pour la vente de ses actions dans Bursagaz et Kayserigaz.
Les discussions seraient à un stade précoce, et aucune information n'a été fournie sur le calendrier de possibles ventes.
