LA TURQUIE DEMANDE À ÊTRE EXEMPTÉE DES SANCTIONS AMÉRICAINES CONTRE LE GÉANT RUSSE GAZPROM
Paris / La Gazette
Le ministre turc de l'énergie et des ressources naturelles, Alparslan Bayraktar, a souligné l'impact potentiel des sanctions américaines sur la société énergétique russe Gazprom, déclarant que la Turquie pourrait être affectée de manière significative si elle ne bénéficiait pas d'une exemption.
S'adressant à la presse après une réunion du cabinet dans la capitale, Ankara, M. Bayraktar a souligné le besoin critique d'importations de gaz naturel pour garantir l'approvisionnement en énergie et soutenir les industries du pays.
À la question de savoir si les sanctions américaines contre Gazprom pourraient affecter la Turquie, M. Bayraktar a répondu par l'affirmative. "Bien sûr que oui. Si nous ne pouvons pas effectuer de paiements, nous ne pouvons pas acheter de gaz", a estimé M. Bayraktar, ajoutant que le ministère des affaires étrangères était engagé dans des négociations continues avec les États-Unis.
M. Bayraktar a établi un parallèle avec les anciennes sanctions américaines contre l'Iran, notant qu'une exemption avait été accordée précédemment pour le gaz naturel.
"Nous avons besoin d'une exemption similaire pour le gaz naturel russe. Il est vital pour notre sécurité énergétique et nos besoins industriels", a-t-il dit.
Il a exprimé ses inquiétudes quant à la position de l'administration Biden, soulignant le peu de temps qu'il reste pour aborder la question.
Rappelant que l'administration Biden a pris des mesures pour "mettre Trump dans une situation difficile", M. Bayraktar a affirmé : "Ce qui se passe entre eux ne me regarde pas ; je dois vous apporter de l'essence".
"Il ne reste qu'un mois et demi. Ces embargos ne peuvent pas être levés du jour au lendemain. Si la Turquie ne bénéficie pas d'une exemption, ce n'est pas la Russie qui est visée, mais la Turquie", a opiné M. Bayraktar.
Le 21 novembre, le département du Trésor américain a introduit une nouvelle série de sanctions visant le secteur financier russe afin de limiter sa capacité à financer sa guerre en cours en Ukraine. Les mesures comprennent des sanctions à l'encontre de Gazprombank, la plus grande banque russe encore non sanctionnée, ainsi que de plus de 50 autres banques russes, de plus de 40 bureaux d'enregistrement de titres et de 15 fonctionnaires des finances.
Gazprombank a déjà fait l'objet de sanctions de la part d'autres pays, notamment l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
Les nouvelles sanctions bloquent tous les biens et intérêts appartenant aux institutions, entités ou personnes visées, ce qui restreint encore leurs activités.