SELON LA BERD, 18,5 MILLIARDS D'EUROS D'INVESTISSEMENTS SONT NÉCESSAIRES POUR STIMULER L'INFRASTRUCTURE DU CORRIDOR MÉDIAN
Paris / La Gazette
Un investissement de 18,5 milliards d'euros est nécessaire pour améliorer l'infrastructure du Corridor médian, selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. (EBRD).
L'information provient du dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Les investissements devraient être alloués aux domaines prioritaires, y compris la restauration et la modernisation des réseaux ferroviaires et routiers.
« Les investissements doivent être réalisés en tenant compte des besoins, des priorités, des capacités et des conditions uniques des pays participants », indique le rapport de la BERD.
Notamment, l'intérêt pour le Corridor médian, ou route Transcaspienne, augmente rapidement grâce à ses délais de livraison plus courts, sa commodité et sa sécurité logistique améliorée. Ce développement est particulièrement significatif compte tenu des sanctions sur la route nord de la Russie et de l'instabilité croissante au Moyen-Orient, qui menace le transit par le canal de Suez.
La demande de transit de marchandises via le Corridor médian a explosé alors que les tensions géopolitiques à travers l'Eurasie perturbent les routes traditionnelles. La position stratégique de l'Azerbaïdjan, croisant les principales routes ferroviaires et maritimes de l'ancienne Route de la Soie, en a fait un point de transit idéal.
Ses partenaires — l'Asie centrale, l'Europe, la Géorgie, la Turquie et la Chine — avancent de nouvelles initiatives pour renforcer la coopération, avec des projets clés incluant la route Europe-Caucase-Asie soutenue par l'UE, l'Initiative la Ceinture et la Route de la Chine, le projet Lapis Lazuli, et la Route de Transport International Transcaspienne (TITR), qui relie la ligne ferroviaire modernisée Bakou-Tbilissi-Kars (BTK).
Bakou et Astana, principaux partenaires du TITR, modernisent activement les infrastructures portuaires et ferroviaires le long de la route. Les développements clés incluent une feuille de route pour éliminer les "goulots d'étranglement" du transit et améliorer le Corridor du Milieu de 2022 à 2027.
Des améliorations sont en cours au port d'Aktau et au terminal à conteneurs d'Alat, visant à augmenter la capacité à plus de 300 000 conteneurs, avec un objectif à long terme de 600 000. Le chemin de fer BTK gère désormais jusqu'à 5 millions de tonnes de marchandises, tandis que le port de commerce international d'Alat a augmenté sa capacité à 25 millions de tonnes, y compris un nouveau terminal de fertilisants inauguré l'année dernière.
Ces investissements ont entraîné une augmentation de 65 % des volumes de fret le long du Corridor médian en 2023, atteignant près de 3 millions de tonnes, avec des projections suggérant que cela pourrait dépasser 4,2 millions de tonnes d'ici la fin de l'année 2024.
Le Corridor médian offre une voie commerciale plus économique et plus rapide que le Corridor Nord, réduisant la distance de voyage de 2 000 kilomètres. Avec environ 4 250 km de voies ferrées et 500 km de voies maritimes, il traverse la Chine, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la mer Noire et la Turquie, pour finalement se connecter au marché européen. L'utilisation efficace de ce corridor devrait débloquer d'importantes opportunités économiques pour les pays du Caucase du Sud et d'Asie centrale, en tirant parti des 600 milliards de dollars d'échanges commerciaux annuels entre la Chine et l'Europe.