L'OPEP+ ANNONCE DE FORTES RÉDUCTIONS DE LA PRODUCTION DE PÉTROLE DE LA PART DE LA RUSSIE, DU KAZAKHSTAN ET DE L'IRAK
Paris / La Gazette
Afin d'équilibrer le marché mondial du pétrole, la Russie, le Kazakhstan et l'Irak réduiront progressivement leur production de pétrole d'un total de 2,284 millions de barils par jour (b/j) d'ici à septembre 2025.
Cette annonce a été faite mercredi par le secrétariat de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Cette décision fait suite à la présentation de plans de compensation par la Russie, le Kazakhstan et l'Irak, membres de l'OPEP+, pour avoir dépassé leurs objectifs de production de brut au cours des six premiers mois de 2024. Plus précisément, l'Irak, la Russie et le Kazakhstan ont dépassé leur production de 1,184 million de b/j, 480 000 b/j et 620 000 b/j, respectivement. L'OPEP+ a souligné « l'importance cruciale d'adhérer à la conformité totale et au mécanisme de compensation ».
Selon le calendrier de compensation, les pays de l'OPEP+ maintiendront leur production de pétrole à 35,52 millions de b/j en juillet, soit un peu moins que l'objectif de 35,6 millions de b/j fixé avant la compensation, qui était également le niveau prévu pour le mois de juin. L'écart le plus important par rapport au calendrier de production est prévu pour octobre 2024, avec une réduction de 355 000 b/j. En outre, le ministère de l'Énergie du Kazakhstan a annoncé des réparations à venir sur le champ de Kashagan, ce qui a contribué à la réduction de la production.
À l'avenir, les écarts les plus importants par rapport au plan, hors réparations, sont prévus en août et septembre 2025, avec des réductions de 177 000 b/j et 195 000 b/j, respectivement. D'ici septembre 2025, l'OPEP+ vise à augmenter la production de pétrole à 37,88 millions de b/j.
Pour la Russie, d'importantes réductions de production commenceront en mars 2025, avec pour objectif un niveau de production de 9,34 millions de b/j d'ici octobre 2025. En juin 2024, la Russie a produit 9,139 millions de b/j, soit un peu plus que ses obligations, mais elle prévoit de ramener cette production à 8,98 millions de b/j en juillet.
Le mois dernier, l'OPEP+ a prolongé jusqu'à la fin de 2025 une réduction de 1,65 million de b/j, qui devait initialement expirer à la fin de cette année. Parallèlement, une réduction de 2,2 millions de b/j, introduite en novembre 2023, sera progressivement supprimée d'ici septembre 2025. Cela signifie que l'OPEP+ continuera à limiter l'offre de pétrole au cours des 18 prochains mois, même si quelques barils supplémentaires commenceront à arriver sur le marché dans le courant de l'année.
Toutefois, ces réductions de production seront partiellement compensées par la croissance de la production hors OPEP. L'OPEP prévoit que l'offre non OPEP augmentera d'un million de b/j en 2024, soit 100 000 b/j de moins que ses prévisions précédentes. En 2025, la croissance de l'offre hors OPEP devrait être de 1,3 million de b/j, également réduite de 100 000 b/j par rapport aux estimations précédentes. La majeure partie de cette croissance proviendra des États-Unis, du Brésil, du Canada, de la Russie, du Kazakhstan et de la Norvège.
L'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA) prévoit que la production américaine de pétrole brut atteindra 13,19 millions de b/j cette année, avec une augmentation supplémentaire de 460 000 b/j d'ici 2025, pour atteindre le niveau record de 13,65 millions de b/j.
Avec ces ajustements, l'OPEP+ vise à équilibrer le marché et à soutenir les prix du pétrole dans un contexte de fluctuation de la demande mondiale.
