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LE FMI PRÉVOIT UNE CROISSANCE MONDIALE STABLE ET MET EN GARDE CONTRE UN RALENTISSEMENT DE LA DÉSINFLATION

17 Juillet 2024 06:34 (UTC+01:00)
LE FMI PRÉVOIT UNE CROISSANCE MONDIALE STABLE ET MET EN GARDE CONTRE UN RALENTISSEMENT DE LA DÉSINFLATION
LE FMI PRÉVOIT UNE CROISSANCE MONDIALE STABLE ET MET EN GARDE CONTRE UN RALENTISSEMENT DE LA DÉSINFLATION

Paris / La Gazette

Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré mardi que l'économie mondiale devrait connaître une croissance modeste au cours des deux prochaines années, grâce au ralentissement de l'activité aux États-Unis, à la stabilisation de l'Europe et au renforcement de la consommation et des exportations de la Chine, mais que des risques subsistaient.

Dans une mise à jour de ses Perspectives de l'économie mondiale, le FMI a averti que la lutte contre l'inflation ralentissait, ce qui pourrait retarder davantage l'assouplissement des taux d'intérêt et maintenir la forte pression du dollar sur les économies en développement.

Dans l'ensemble, le FMI s'attend toujours à ce que l'économie mondiale connaisse une croissance médiocre de 3,2 % cette année, inchangée par rapport à sa prévision précédente d'avril et en baisse d'un cran par rapport à la croissance de 3,3 % prévue pour 2023. De 2000 à 2019, avant que la pandémie ne bouleverse l'activité économique, la croissance mondiale s'est élevée en moyenne à 3,8 % par an.

L'organisation a relevé ses prévisions pour 2025 de 0,1 point de pourcentage, à 3,3 %.

Le FMI, organisme de prêt regroupant 190 pays, s'efforce de promouvoir la croissance économique et la stabilité financière et de réduire la pauvreté dans le monde. Dans un billet de blog accompagnant la dernière mise à jour des Perspectives de l'économie mondiale, l'économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, a écrit que la Chine et l'Inde représenteraient près de la moitié de la croissance mondiale cette année.

« La croissance dans les principales économies avancées s'aligne davantage à mesure que les écarts de production se réduisent », a estimé M. Gourinchas, ajoutant que les États-Unis montraient des signes croissants de ralentissement, tandis que l'Europe était sur le point de se redresser.

Après avoir bondi à 8,7 % en 2022 alors que l'économie mondiale se remettait rapidement de la récession pandémique, l'inflation mondiale devrait continuer à se tasser, passant de 6,7 % en 2023 à 5,9 % cette année et à 4,4 % en 2025.

Mais les progrès se ralentissent, selon le FMI, car l'inflation des services s'est avérée difficile à maîtriser. Le Fonds a averti que certaines banques centrales pourraient maintenir les taux d'intérêt à un niveau plus élevé que prévu jusqu'à ce qu'elles soient convaincues que l'inflation est fermement maîtrisée. Des coûts d'emprunt plus élevés que prévu pourraient ainsi affaiblir la croissance mondiale.

« Le risque d'une inflation élevée a augmenté les perspectives de taux d'intérêt plus élevés pendant encore plus longtemps, ce qui accroît les risques externes, fiscaux et financiers », a prédit le FMI dans son rapport.

« La bonne nouvelle, c'est qu'à mesure que les chocs s'estompent, l'inflation diminue sans qu'il y ait de récession », s'est réjoui M. Gourinchas. La mauvaise nouvelle, a-t-il ajouté, est qu'elle n'a toujours pas retrouvé ses niveaux d'avant la pandémie.

Selon M. Gourinchas, malgré la baisse des prix à la consommation aux États-Unis le mois dernier, la Réserve fédérale (Fed) peut se permettre d'attendre encore un peu avant de commencer à réduire ses taux afin d'éviter toute surprise inflationniste.

Le FMI a également mis en garde contre les fluctuations potentielles de la politique économique à la suite des nombreuses élections de cette année, qui pourraient avoir des retombées négatives sur le reste du monde.

« Ces changements potentiels comportent des risques de gaspillage budgétaire qui aggraveront la dynamique de la dette, affectant négativement les rendements à long terme et renforçant le protectionnisme », a estimé le Fonds.

Le fonds n'a pas nommé le candidat du parti républicain américain Donald Trump, qui a proposé d'imposer des droits de douane de 10 % sur toutes les importations américaines, ni le président démocrate Joe Biden, qui a fortement augmenté les droits de douane sur les véhicules électriques, les batteries, les panneaux solaires et les semi-conducteurs chinois.

Toutefois, le FMI a abondé que l'augmentation des droits de douane et l'intensification de la politique industrielle nationale pourraient créer « des retombées transfrontalières préjudiciables et déclencher des représailles, ce qui entraînerait une course coûteuse vers le bas ».

Par ailleurs, le FMI a recommandé aux décideurs politiques de persévérer dans le rétablissement de la stabilité des prix - en n'assouplissant la politique monétaire que progressivement -, de reconstituer les réserves budgétaires épuisées pendant la pandémie et de poursuivre des politiques qui favorisent le commerce et augmentent la productivité.

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