L'AIE PRÉVOIT UN RALENTISSEMENT DE LA DEMANDE DE PÉTROLE EN 2024 EN RAISON DE LA BAISSE DE LA CONSOMMATION EN CHINE
Paris / La Gazette
La demande mondiale de pétrole ralentit, avec une croissance en glissement annuel de seulement 710 kb/j au 2e trimestre 24, la plus faible depuis le 4e trimestre 22, selon le Rapport sur le marché pétrolier (OMR) de l'AIE pour juillet 2024.
La demande en Chine est en baisse, alors que la demande mondiale devrait croître d'environ 1 mb/j en 2024 et 2025, freinée par les ralentissements économiques, les améliorations de l'efficacité et l'électrification des véhicules.
L'offre de pétrole a augmenté de 150 kb/j pour atteindre 102,9 mb/j en juin, principalement en raison d'une réduction de la maintenance des champs et d'une augmentation des biocarburants, bien que la production saoudienne ait chuté de manière significative. La production du deuxième trimestre 24 a augmenté de 910 kb/j par rapport au trimestre précédent, et une nouvelle augmentation de 770 kb/j est attendue au troisième trimestre 24, principalement de la part des pays non membres de l'OPEP+. L'offre mondiale de pétrole devrait augmenter de 770 kb/j en 2024, pour atteindre 103 mb/j, les pays non-OPEP+ contribuant à la majorité de la croissance.
Le débit des raffineries devrait augmenter de 950 kb/j en 2024 pour atteindre 83,4 mb/j et de 630 kb/j en 2025. Les marges sont tombées à leur plus bas niveau depuis plusieurs années en raison de la faiblesse de la demande et des marges de raffinage en Chine et en Europe.
"La faiblesse de la demande et des marges a pesé sur le traitement du brut en Chine et en Europe en mai. Les marges ont diminué en juin dans le bassin atlantique et sont proches de leur niveau le plus bas depuis plusieurs années. En Asie, elles ont légèrement rebondi en juin, les réductions de production ayant atténué les tensions sur le marché régional du brut", indique le rapport.
Les prix du pétrole brut Brent se sont redressés en juin, augmentant de 5 dollars le baril pour atteindre 86 dollars le baril, sous l'effet de la baisse des stocks de brut, de la couverture des positions courtes par les investisseurs et de la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
Les stocks mondiaux de pétrole ont augmenté pour le quatrième mois consécutif en mai, les stocks offshore diminuant tandis que les stocks onshore atteignaient leur plus haut niveau en 30 mois. Les données préliminaires pour juin montrent une diminution des stocks mondiaux de pétrole de 18,1 mb, principalement pour le pétrole brut.
Au début du mois de juin, l'OPEP+ a présenté des plans visant à inverser les réductions volontaires de l'offre en fonction des conditions du marché, un comité de suivi devant examiner ces changements au mois d'août. Les prévisions relatives à la demande de pétrole de l'OPEP+ montrent la nécessité d'augmenter la production dans les années à venir, malgré le ralentissement général de la croissance de la demande.
"Pour l'année prochaine, l'appel au brut de l'OPEP+ tombe à 41,1 mb/j, car la croissance de la demande continue de ralentir et la production hors OPEP+ continue d'augmenter. Après l'été chaud, des tendances plus fraîches devraient prévaloir", conclut le rapport.
