LA PRODUCTION DE L'OPEP AUGMENTE DE 120 000 B/J EN MAI MALGRÉ LES QUOTAS
Paris / La Gazette
Selon une étude réalisée par Platts de S&P Global Commodity Insights, l'OPEP+ a connu des changements mitigés parmi ses membres en mai.
Neuf membres de l'OPEP ont augmenté leur production de pétrole brut de 100 000 barils par jour (b/j), principalement en raison de l'augmentation de la production au Nigeria et en Irak, ce qui a porté leur production totale à 320 000 b/j au-dessus de leurs objectifs. En revanche, les alliés non membres de l'OPEP, tels que la Russie, le Kazakhstan et le Mexique, ont réduit leur production, contribuant à une baisse globale de 40 000 b/j de la production de l'alliance en glissement mensuel, pour atteindre 41 millions de b/j.
Ces ajustements interviennent alors que l'OPEP+ s'efforce de stabiliser le marché pétrolier dans un contexte d'augmentation de la production des pays non membres de l'OPEP+, tels que les États-Unis, le Canada et la Guyane, de difficultés économiques en Chine et de désaccords internes sur le respect des quotas.
Selon l'étude, notamment, la Russie et le Kazakhstan s'efforcent de mieux respecter les quotas en réduisant chacun leur production de 50 000 b/j, tout en dépassant leurs objectifs.
"La Russie, qui a converti une réduction des exportations en une réduction de la production, reste 191 000 b/j au-dessus de son quota. La réduction du Kazakhstan a fait suite à des travaux de maintenance sur son site critique de Tengiz", indique l'étude.
Dans ce contexte, le Nigeria et l'Irak ont considérablement augmenté leur production, même si le Nigeria est confronté à des défis permanents tels que le vol de pétrole. Grâce à des modifications de groupe et à la compétitivité interne, les Émirats arabes unis et le Gabon ont tous deux légèrement dépassé leurs objectifs. Par ailleurs, les tensions géopolitiques ont également influencé les décisions de production.
"L'Irak a augmenté sa production de 40 000 b/j pour atteindre 4,28 millions de b/j, soit 280 000 b/j de plus que son objectif actuel, bien qu'il ait accepté en mai de compenser la surproduction. L'étude de Platts estime à 210 000 b/j la production actuelle de pétrole dans la région du Kurdistan irakien, sur laquelle Bagdad n'exerce qu'un contrôle très limité", précise l'étude.
Le Mexique, qui n'est pas soumis à un quota, a également contribué à réduire la production de l'OPEP+, avec une baisse de 50 000 b/j due au déclin des champs vieillissants, tandis que les dommages subis par le seul oléoduc d'exportation du Sud-Soudan à travers le Soudan ont empêché la production de dizaines de milliers de barils.
L'étude souligne en outre que l'OPEP+ reste un acteur clé du marché mondial du pétrole, contrôlant environ 40 % de la production mondiale et faisant face à des pressions constantes dues à la dynamique du marché et à des problèmes internes de respect des quotas. La prochaine grande réunion de l'OPEP+ est prévue pour le 1er août, au cours de laquelle de nouvelles décisions sur les ajustements de la production seront discutées.
"Les surproducteurs ont jusqu'à la fin du mois de juin pour soumettre des plans visant à compenser la hausse de la production au cours du premier semestre. L'alliance OPEP+ - formée en 2016 pour arracher une plus grande part de marché - tiendra ensuite son prochain Comité ministériel conjoint de suivi, qui supervise la production de l'alliance, le 1er août", conclut l'étude.