LA PRODUCTION DE MINÉRAUX POUR L'ÉNERGIE PROPRE EST INSUFFISANTE, SELON L'ONU
Paris / La Gazette
Les niveaux actuels de production de minéraux clés tels que le lithium, le cobalt et le nickel, nécessaires aux technologies d'énergie propre, sont insuffisants pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, a estimé une agence des Nations unies.
Selon une étude de l'organisation des Nations unies pour le commerce et le développement, la demande de lithium pourrait augmenter de plus de 1 500 % d'ici à 2050, avec des augmentations similaires pour d'autres minéraux nécessaires à la fabrication de panneaux solaires, d'éoliennes et de batteries de voitures électriques.
"Les investissements mondiaux dans les minéraux essentiels à la transition énergétique ne suivent pas le rythme de l'escalade de la demande", indique le rapport.
"Les niveaux de production actuels sont insuffisants pour répondre aux besoins nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5C, conformément à l'Accord de Paris."
L'ONU a déclaré avoir identifié 110 nouveaux projets miniers à travers le monde, d'une valeur de 39 milliards de dollars, dont 22 milliards de dollars investis dans 60 projets dans les pays en développement.
Mais pour atteindre l'objectif d'émissions nettes nulles d'ici 2030, il faudrait 80 nouvelles mines de cuivre, 70 nouvelles mines de lithium, 70 mines de nickel et 30 mines de cobalt.
Des investissements de 360 à 450 milliards d'euros seraient nécessaires entre 2022 et 2030, selon le rapport.
La demande croissante de matériaux essentiels offre des opportunités à de nombreuses économies en développement, en particulier en Afrique. Le continent détient plus d'un cinquième des réserves mondiales d'une douzaine de métaux essentiels.
Les Nations unies ont appelé les pays en développement à accroître la valeur ajoutée locale de leurs opérations minières. Le rapport note qu'aucun pays d'Afrique ou d'Amérique latine n'est actuellement un acteur majeur dans la fabrication de cathodes ou d'autres composants de batteries.
Le rapport fait état de l'expérience de la République démocratique du Congo qui, en raffinant le cobalt localement, a augmenté le prix qu'elle reçoit de 5,80 dollars le kilogramme au moment de l'extraction à 16,20 dollars le kilogramme après transformation.
