LES MINISTRES DES FINANCES DU G7 S'EFFORCENT DE DIVERSIFIER LES CHAÎNES D'APPROVISIONNEMENT
Paris / La Gazette
Le G7 prévoit de lancer cette année un programme de partenariat visant à diversifier les chaînes d'approvisionnement, ont déclaré samedi les ministres des Finances du groupe à l'issue de discussions au Japon en vue d'un sommet majeur qui se tiendra la semaine prochaine.
Les ministres n'ont pas directement cité le désir de réduire la dépendance au commerce avec la Chine ou la Russie comme motivation de l'initiative, qui se concentre sur les technologies d'énergie propre.
Toutefois, les États-Unis ont pris l'initiative de contrôler les exportations de composants de puces vers la Chine, en invoquant des préoccupations de sécurité nationale, et la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a évoqué les récents chocs subis par l'économie mondiale.
« Les retombées de la guerre de la Russie contre l'Ukraine et les perturbations causées par la pandémie ont clairement montré l'importance de chaînes d'approvisionnement diversifiées et résistantes », a-t-elle déclaré aux journalistes.
Le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, a également déclaré que la pandémie de Covid avait révélé « l'inconvénient de chaînes d'approvisionnement trop concentrées en un seul endroit ».
Dans une déclaration commune, les ministres des Finances et les dirigeants des banques centrales du Groupe des Sept ont indiqué qu'ils espéraient lancer le partenariat en collaboration avec la Banque mondiale « d'ici la fin de l'année au plus tard ».
Le programme, baptisé RISE (Resilient and Inclusive Supply-chain Enhancement), s'appuie sur les orientations publiées en avril et offrira aux pays en développement intéressés « des financements, des connaissances et des partenariats ». Le montant qui sera consacré au programme n'a pas été divulgué.
La réunion de trois jours dans la ville de Niigata a eu lieu quelques jours avant que les dirigeants du groupe des principales économies développées, qui comprend également la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Italie et l'Union européenne, ne se réunissent à Hiroshima.
Le soutien à l'Ukraine et les relations du G7 avec la Chine devraient figurer en bonne place à l'ordre du jour du sommet, qui se tiendra du 19 au 21 mai, tout comme le désarmement nucléaire et la lutte contre le changement climatique.
Lors de la clôture des négociations financières samedi, les ministres ont réaffirmé leur engagement à l'égard des sanctions contre la Russie et ont affirmé qu'ils travaillaient ensemble pour les faire appliquer, mais ils n'ont pas annoncé de nouvelles mesures concrètes pour lutter contre l'évasion des sanctions.
Ils ont également souligné la nécessité de renforcer la stabilité financière à la suite des récentes turbulences du secteur bancaire, déclarant que leurs gouvernements « se tenaient prêts à prendre les mesures appropriées ».
Trois banques régionales américaines se sont effondrées depuis le début du mois de mars, semant la panique parmi les clients et bouleversant les actions des établissements de taille moyenne.
Tout en s'engageant à « combler les lacunes du système bancaire en matière de données, de surveillance et de réglementation », les chefs des finances ont néanmoins affirmé que « notre système financier est résilient ».
Les dirigeants du Fonds monétaire international (FMI), de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Banque mondiale ont également participé aux discussions de Niigata, de même que les ministres des Finances du Brésil, de l'Inde et de l'Indonésie.
