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Paris / La Gazette

La Banque centrale européenne doit être prête à faire face à la pression et à augmenter les taux d'intérêt, y compris plus que ce que le marché attend, si cela s'avère nécessaire pour faire baisser l'inflation, a déclaré Isabel Schnabel,membres du directoire de l'institution, dans une interview publiée ce samedi.

La semaine dernière, la BCE a relevé ses taux pour la quatrième fois consécutive et a laissé entendre qu'elle les relèverait encore, ce qui a ébranlé les marchés obligataires de la zone euro et déclenché une réaction du gouvernement italien.

Les investisseurs s'attendent désormais à ce que le taux que la BCE verse sur les dépôts bancaires, actuellement de 2 %, atteigne 3,4 % l'année prochaine, contre un pic de 2,75 % prévu avant la décision de la semaine dernière.

Mme Schnabel, qui est à l'origine de la récente série de hausses, a ouvert la porte à une augmentation du taux de dépôt encore plus importante que ce que prévoit le marché si les perspectives d'inflation l'exigent.

« La question de savoir si nous devrons encore aller plus haut que cela dépendra des perspectives d'inflation futures », a-t-elle déclaré au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, cité par Reuters.

Elle a ajouté que la BCE se concentrera sur les prévisions d'inflation à moyen terme, plutôt que sur les chiffres actuels, et qu'elle voyait peu de risques d'augmenter trop fortement les coûts d'emprunt à l'heure actuelle, étant donné que les taux d'intérêt réels sont encore très bas.

Trois ministres italiens de premier plan ont critiqué la dernière décision de la BCE, qui a fait grimper en flèche les coûts d'emprunt de l'Italie, lourdement endettée.

Selon Mme Schnabel, la BCE devrait résister à la pression.

« Nous pouvons nous attendre à des réactions de plus en plus fortes et nous devons y résister », a-t-elle souligné dans l'interview. « C'est exactement pour cela que les banques centrales sont indépendantes ».