Omar Eldarov, artiste populaire d’Azerbaïdjan
Bakou, 4 mai 2020 (par Nazrin Mammadova, correspondante de lagazetteaz.fr)
Recteur de l’Académie des Beaux-Arts d’Azerbaïdjan, lauréat de nombreux prix et titulaire de multiples récompenses reçues tout au long de son incroyable carrière artistique, Omar Eldarov est un sculpteur monumentalité qui a voué, et voue encore aujourd’hui, toute son existence à l’art.
Omar Eldarov est né en 1927 à Derbent (Daghestan). Il a la chance de grandir dans une famille à l’esprit ouvert sur le monde de l’art. Car son père, agronome et enseignant à l’Institut d’agriculture, un homme énergique et bohème, ayant décelé l’intérêt du petit Omar pour le dessin, l’encourage en lui fournissant tout le nécessaire, crayons, peintures, albums et livres sur les beaux-arts…
Alors qu’il n’a que 6 ans, sa mère, une femme sensible et prévenante, souhaite l’inscrire dans un cours de peinture pour enfants précoces. Malheureusement, les inscriptions sont closes… Mais, une rencontre inopinée va tout changer. Son chemin croise celui d’Ivanovna Kazartseva, femme russe, professeur d’arts plastiques appliqués. Omar est alors accepté au cours de sculpture. Fascinée par les aptitudes du jeune Omar, comme prédisant l’avenir, Ivanovna lui dit un jour : « Omar, tu es si doué, qu’un jour, quand tu seras grand, quand tu arpenteras les rues, les places et les parcs de Bakou, tu y verras, tes sculptures, des monuments. Je sais que tu y arriveras, car tu as du talent… ».
Après sa scolarité, Omar intègre la faculté de sculpture de l’École nationale des Beaux-Arts, puis l’Institut Ilya Repine, académie de peinture, sculpture et architecture de Saint-Pétersbourg où il sera diplômé en 1951.
Pour Omar, l’essentiel dans son art était, est et reste la créativité.
Au-delà de ses qualités personnelles, son extraordinaire gentillesse et son humanité, sa profonde empathie influence très nettement son travail. Virtuose du burin, Omar Eldarov spiritualise ses œuvres avec brio. Chaque image restituée est comme passée ‟à travers le cœur” de son sujet, comme si c’était le dernier accord de la longue vie de cette personne. Un accord très précis, harmonieux et sincère, car le sculpteur a connu personnellement chacun de ces sujets. C’est pour cela que, les pierres tombales d’Uzeyir Hadjibeyov, Niyazi, Fikret Amirov, Tofig Gouliyev, Hassan Aliyev, ou encore Rashid Behboutov sont si extraordinairement émotionnelles.
Le génie d’Eldarov, c’est cette faculté à présenter chaque image de manière unique, cette capacité à discerner, pénétrer et à laisser ressentir aux autres toute la profondeur de l’âme, la grandeur de la personnalité représentée.
La plupart de ses monuments et sculptures se trouvent en Azerbaïdjan. Il faut admirer ses sculptures monumentales de Natavan, de Fizouli (avec T. Mammadov), de Muslim Magomayev, d’Husseyn Djavid, ou encore d'Azim Azimzade, pour apprécier la contribution apportée par Omar Eldarov à l’art monumental d’Azerbaïdjan. Et Omar Eldarov est un grand maître, dont les œuvres contribuent largement à la couleur et la splendeur de Bakou. Ailleurs dans le monde, on trouve des sculptures de l’artiste, purement commémoratives. En Turquie, par exemple, et plus particulièrement à Bilkend où l’œuvre monumentale immortalise le célèbre pédiatre et personnalité publique Ihsan Dogramachi, et à Kars, où trône un fabuleux buste d’Heydar Aliyev, mais aussi en Ukraine, où un monument dédié à la 77e division azerbaïdjanaise siège sur la montagne Sapun, ou encore au Tadjikistan, à Douchanbé, avec des œuvres en hommage à Sadriddin Aini et à la gloire d’Avicenne.
