CÉRÉMONIE DU CLÔTURE DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM « CINÉMA HÉRITAGE »
Paris / La Gazette
Le 8 novembre, au Grand Rex, le plus grand cinéma de Paris, s'est déroulée la cérémonie de clôture du festival international "Cinema Heritage”. Le berceau du cinéma accueillait cette année la deuxième édition de cet événement, sous le patronage de l'UNESCO, qui a débuté le 4 novembre.
Le festival est organisé chaque année à Paris par l'association AITYSH France. Comme indiqué sur le site officiel du festival, l'objectif principal du festival est d'ouvrir de nouvelles réalités et images ; de promouvoir de nouveaux talents et de chérir le monde exceptionnel des cinéastes émergents dont les films sont devenus le patrimoine mondial du cinéma ; de montrer des films qui parlent des gens et des cultures ; de développer un dialogue entre les cultures et les nations.
De nombreuses cultures étaient représentées cette année, avec des films d'Azerbaïdjan, de Turquie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Népal, du Liban, mais aussi de pays européens, ainsi que des œuvres collaboratives et individuelles d'Autriche, de France, d'Allemagne, d’Italie et d'autres. Une telle diversité illustre clairement l'intérêt que ce festival suscite auprès des réalisateurs du monde entier. Le programme complet de l'événement est disponible ici.
Les spectateurs ont notamment eu l'occasion d'en apprendre davantage sur l'histoire de l'Azerbaïdjan pendant le festival. Avec ses documentaires "Le Code Odin" et "La légende de Khari Bulbul", Mikael Silkeberg, cinéaste et photographe suédois, invite le public à découvrir l'histoire riche et profondément enracinée de ce pays du Caucase du Sud. "Le Code Odin" explore les relations historiques entre la Scandinavie et l'Azerbaïdjan. Il s'appuie sur la théorie révolutionnaire proposée par le célèbre ethnographe norvégien Thor Heyerdahl. Heyerdahl, qui a visité l'Azerbaïdjan à quatre reprises pendant les périodes soviétiques et d'indépendance, a suggéré que « l'Azerbaïdjan a joué un rôle important dans la préhistoire des peuples nordiques ».
En explorant cette hypothèse intrigante, Silkeberg emmène les spectateurs dans un voyage à travers les paysages historiques de l'Azerbaïdjan et de la Scandinavie. En cours de route, il interroge des experts des deux régions pour découvrir les preuves scientifiques et historiques qui reposent sur ces deux cultures.
"La légende de Khari Bulbul”, en revanche, est consacrée à la riche signification culturelle et historique de Shusha, la capitale culturelle de l'Azerbaïdjan. Connue comme le « berceau de la musique azerbaïdjanaise », Shusha est célébrée pour ses liens profonds avec la littérature azerbaïdjanaise, la forme musicale traditionnelle du mugham et sa remarquable résilience face à l'adversité.
Le film met également en lumière le rôle symbolique de la fleur Khari Bulbul, qui est devenue un symbole de victoire et de libération.
Grâce à des entretiens avec des historiens d'Azerbaïdjan et de Scandinavie, Silkeberg offre aux téléspectateurs une plongée profonde dans la signification de l'héritage culturel de Shusha et son importance durable pour l'identité azerbaïdjanaise.
Le principe du festival est d'envoyer un message de tolérance, d'ouverture, de compréhension mutuelle, de gentillesse, d'intercommunication, de préservation de la diversité culturelle et d'unité à travers un langage cinématographique unique.
Et ce message a été clairement transmis par les œuvres des directeurs, des jeunes talents et des artistes déjà reconnus, qui ont tous pris part à ces quatre jours de fête culturelle. Tous les films participants avaient des idées favorisant la préservation de diverses valeurs, suscitant une réflexion profonde chez le public, transmettant des messages qui l’ont ému tout au long de la projection. Le travail acharné de toutes les équipes était évident, chaque œuvre ayant été peaufinée dans les moindres détails.
Après 4 jours de projections de films en compétition et hors compétition, de films de patrimoine restaurés, de rétrospectives et de rencontres avec des cinéastes émergents du monde entier, mais aussi avec des légendes du 7e art, le jury présidé par Éric Demarsan, et composé de Siddiq Barmak, Géla Babluani, Dinara Droukarova et Laurent Daillant, même si, comme ils l'ont eux-mêmes noté, "il a été difficile de choisir les gagnants parmi eux", a rendu son verdict.
Au palmarès cette année (extrait du site en ligne du festival) :
Le Grand Prix pour le film Shambhala de Min Bahadur Bham
Prix du meilleur réalisateur pour Mirlan Abdykalykov (film : Bride kidnapping, Kyrgyzstan)
Prix spécial du jury pour Askhat Kuchinchirekov, (film: Bauryna Salude Kyrgyzstan)
Mention spéciale pour le film Vermiglio de Maura Delpero (Italie)
Mention spéciale pour l’ensemble du casting du film Sunday de Shokir Kholikov (Ouzbékistan)
Un prix a été également remis au réalisateur Abderrahmane Sissako pour sa contribution au cinéma mondial.
Et enfin, le prix du partenaire Monte Carlo Vermouth a été attribué au au film Hostages of war d'Eldar Kaparov (Kazakhstan)
Après la cérémonie, les nombreux festivaliers ont pu voir ou revoir le film Bamako du réalisateur de renommée international Abderrahmane Sissako, racontant une histoire touchante de la société africaine, lassée des conditions dramatiques qui lui sont imposées depuis des décennies, qui se lève enfin, engageant un processus judiciaire contre la Banque mondiale, et une vie qui continue son cours malgré tout.
Des représentants des pays concurrents, dont des ambassadeurs, des réalisateurs, des artistes, leurs familles, ainsi que des invités dont des attachés culturels et des représentants des médias étaient présents à la cérémonie.
Tous les participants ont exprimé leur gratitude pour l'opportunité d'être exposés au grand public dans le cadre du festival, et leurs espoirs pour la continuation des prochaines éditions de l'événement dans les années à venir. En effet, l'organisation de tels événements culturels, qui rassemblent les gens, abattent les frontières entre les cultures, font découvrir le cinéma des quatre coins du monde est une nécessité absolue, non seulement pour la préservation du patrimoine immatériel, mais pour le progrès de l'humanité dans son ensemble.
Samad A.
Photo : Abderrahmane Sissako - © Vincent Shango - 2024