DOSSIER DU KARABAKH : L'ARMÉNIE SE DIT PRÊTE À L'ABOLITION DU GROUPE DE MINSK DE L'OSCE

Paris / La Gazette
Mardi, l'Arménie a appelé l'Azerbaïdjan à signer un traité de paix après des décennies de tensions, ainsi qu'à dissoudre le Groupe de Minsk de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), que Bakou avait longtemps qualifié de moribond.
Le Premier ministre Nikol Pachinian a proposé de signer simultanément l'accord de paix avec une déclaration sur l'une des autres exigences de Bakou : le démantèlement formel du Groupe de Minsk. Le groupe était un format de médiation mis en place en 1991 sous l'égide de l'OSCE et coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis.
« C'est-à-dire, mettre l'accord de paix et la déclaration conjointe sur la dissolution des structures du Groupe de Minsk sur la table, et signer les deux au même endroit et en même temps », a lancé le PM arménien lors d'une adresse au parlement à Erevan.
« Il n'y a pas de raison pour la guerre ... Il n'y aura pas de guerre, paix », a-t-il dit.
L'Arménie s'est déclarée prête à signer l'accord de paix, mais Bakou attend d'Erevan qu'elle modifie d'abord sa constitution pour en supprimer les références qui impliquent des revendications territoriales sur le Karabakh.
N. Pachinian dit qu'il faudra un référendum en 2027 et pousse pour signer l'accord plus tôt.
L'Azerbaïdjan n'a pas immédiatement commenté la proposition de N. Pachinian.
Le PM arménien a également proposé de créer un « mécanisme conjoint arméno-azerbaïdjanais pour enquêter sur les incidents frontaliers, y compris les violations du cessez-le-feu. »
Cependant, depuis que le texte du traité encore non signé a été convenu le 13 mars, les autorités des deux côtés ont signalé 26 violations du cessez-le-feu. Une série d'incidents ont été signalés sur plusieurs jours au cours du mois dernier.
Au cours des cinq mois précédant l'annonce du traité, seules trois violations avaient été signalées.
Les deux Parties nient systématiquement les accusations de l'autre.
Les relations entre Bakou et Erevan sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé illégalement la région du Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ainsi que sept régions adjacentes.
La plupart du territoire a été libéré par l'Azerbaïdjan lors d'une guerre de 44 jours à l'automne 2020, qui s'est terminée par un accord de paix négocié par la Russie, ouvrant la voie à des pourparlers de normalisation et à la démarcation de leur frontière.
Après une série de négociations au ralenti, l'Azerbaïdjan a lancé une opération « antiterroriste » en septembre de l'année dernière et a rapidement reconquis le Karabakh, dont la population est retournée en Arménie après avoir rejeté le programme de réintégration proposé par Bakou.
Plus tôt en 2024, l'Arménie s'est retirée d'une série de villages azerbaïdjanais qu'elle occupait depuis le début des années 1990 dans le cadre du processus de paix.