L'AZERBAÏDJAN SOUTIENT LE NOUVEAU GOUVERNEMENT SYRIEN
Paris / La Gazette
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a exprimé des regrets concernant la position pro-arménienne et anti-azerbaïdjanaise de la Syrie qui prévalait sous la direction désormais renversée du pays.
Lors de son discours au forum international intitulé "Face au Nouvel Ordre Mondial" qui s'est tenu à Bakou, le président Aliyev a souligné les liens étroits qui existaient autrefois entre les gouvernements de la Syrie et de l'Arménie.
"Il y avait beaucoup de contacts politiques entre la direction arménienne et la direction syrienne. Auparavant, il y avait des lettres de félicitations, des visites mutuelles. Maintenant, le gouvernement arménien actuel pense que personne ne s'en souvient. Mais nous nous souvenons tous à quel point ils étaient proches du gouvernement du président Assad, comment ils communiquaient, comment ils coopéraient. Maintenant, quand nous voyons qu'ils essaient d'envoyer une aide humanitaire en Syrie, cela démontre une fois de plus l'hypocrisie arménienne", a déclaré le président Aliyev.
Le président Aliyev a également réaffirmé le soutien de l'Azerbaïdjan au nouveau gouvernement syrien dirigé par Ahmad al-Sharaa.
"Nous soutenons le nouveau gouvernement de la Syrie. Nous avons échangé des lettres officielles et nous les avons félicités. Et, bien sûr, nous sommes très heureux que maintenant, enfin, à la frontière sud de notre pays frère, la Turquie, il y aura la paix. Il n'y aura plus de menace pour la Turquie en provenance de la Syrie. C'est pour nous un développement très important", s'est réjoui le dirigeant azerbaïdjanais.
Suite au renversement du régime de Bashar Al-Assad en Syrie en décembre 2024, l'Azerbaïdjan a exprimé son ferme engagement à soutenir l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie. Bakou a appelé à des efforts unifiés pour restaurer la paix et la stabilité longtemps perdues et mettre fin au conflit civil syrien en cours.
Les autorités azerbaïdjanaises, y compris le président Aliyev, ont annoncé une forte volonté de collaborer avec la Turquie et d'autres acteurs partageant les mêmes idées pour résoudre la question humanitaire en Syrie.
Le 29 décembre 2024, une délégation dirigée par le vice-ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, Yalchin Rafiyev, a visité Damas pour tenir des discussions bilatérales avec Assad Hassan Al-Shibani, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire syrien de l'époque.
Lors de la réunion, la partie azerbaïdjanaise a réaffirmé la reconnaissance par Bakou de l'accession au pouvoir des représentants du peuple syrien, tout en exprimant sa volonté de fournir une aide humanitaire et diplomatique à la renaissance de la Syrie après Assad.
Le vice-ministre Yalchin Rafiyev a souligné l'expérience de l'Azerbaïdjan en matière de reconstruction et de développement post-conflit après la libération de ses territoires de l'occupation arménienne, en mettant en avant sa contribution potentielle aux efforts de rétablissement de la Syrie.
Le 30 décembre 2024, une aide humanitaire dans un convoi de 10 camions avec 200 tonnes de nourriture et de fournitures essentielles, y compris des vêtements pour enfants et d'autres nécessités, a été envoyée de l'Azerbaïdjan vers la Syrie.
En février, Bakou a rouvert son ambassade à Damas après une pause de 13 ans depuis le début de la guerre civile en Syrie.
Le règne d'Assad en Syrie a gravement nui aux relations du pays avec l'Azerbaïdjan, en particulier à la lumière de l'ancien conflit arméno-azerbaïdjanais dans la région du Karabakh (Garabagh) de ce dernier. Peu après la nouvelle éruption de guerre entre les deux nations du Sud-Caucase dans la région du Karabakh en septembre 2020, le président Assad a publiquement accusé la Turquie, un allié stratégique de l'Azerbaïdjan, d'alimenter la guerre, qui a éclaté après les bombardements incessants de l'Arménie sur les localités azerbaïdjanaises, déclenchant ensuite une contre-offensive de l'Azerbaïdjan.
Bakou et Ankara ont rejeté les accusations du président syrien, exigeant des preuves. Cependant, le président Assad n'a fourni aucune preuve de son accusation.
