DOSSIER DU KARABAKH : L'ACCORD DE PAIX DÉPEND DE LA RÉPONSE DE L'ARMÉNIE, DÉCLARE LE PRÉSIDENT AZERBAÏDJANAIS ILHAM ALIYEV
Paris / La Gazette
Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, s'est adressé au forum sur la thème "Faire face au nouvel ordre mondial" à l'université ADA, soulignant que la voie vers la paix et la coopération dans le Sud-Caucase dépendait des actions de l'Arménie.
Il a souligné que l'Azerbaïdjan était prêt à aller de l'avant dans l'intégration régionale, mais que la responsabilité en incombait désormais à l'Arménie.
"Si un accord entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie est signé, alors, bien sûr, il n'y aura pas d'obstacle au début de la coopération", a estimé le président Aliyev. "Je pense que nous ne devons pas perdre de temps, car, en ce qui concerne l'accord de paix, la balle est du côté arménien", a-t-il ajouté.
Le président Aliyev a souligné les attentes claires de l'Azerbaïdjan, notamment en ce qui concerne la position de l'Arménie sur l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. "Ce que nous attendons de l'Arménie concernant notre intégrité territoriale et sa constitution est connu. Dès que cela sera fait et qu'un accord de paix sera signé, il n'y aura plus d'obstacle à l'intégration du Sud-Caucase", a dit le président Aliyev.
Le chef de l'État azerbaïdjanais a toutefois reconnu que le processus de réconciliation et d'intégration économique avec l'Arménie prendrait du temps. "En tant que réalistes, nous ne pouvons évidemment pas imaginer que nous deviendrons immédiatement des amis de l'Arménie. Ce n'est pas réaliste, et même parler d'une sorte d'intégration économique est prématuré. Mais nous sommes prêts à commencer à faire de petits pas vers des mesures de confiance", a-t-il précisé.
Revenant sur les défis historiques qui ont entravé la coopération régionale, le président Aliyev a souligné l'impact de l'occupation du territoire azerbaïdjanais par l'Arménie. "Malheureusement, l'occupation arménienne du territoire azerbaïdjanais n'a pas permis au Sud-Caucase de se développer en tant que région plus ou moins intégrée. Nous avions toutes les chances de le faire, mais l'agression, la dévastation et les souffrances du peuple azerbaïdjanais n'ont pas permis que cela se produise", a-t-il déclaré.
Il a cité les relations entre l'Azerbaïdjan et la Géorgie comme exemple de ce qui aurait pu être réalisé dans la région, sans les actions de l'Arménie. "Si nous examinons les relations entre l'Azerbaïdjan et la Géorgie, nous verrons tous les segments que je viens de mentionner, la sécurité énergétique, les transports, le dialogue politique, les investissements, les avantages économiques", a évoqué le président Aliyev. "L'Arménie s'est donc privée de cela et, en raison de l'occupation et de l'agression, elle s'est privée de devenir un pays de transit, un pays de transit important pour les ressources énergétiques et les voies de transport de l'Azerbaïdjan", a justifié le président Aliyev.
Passant aux mesures pratiques de consolidation de la paix, le président Aliyev a suggéré de petites mesures initiales pour instaurer la confiance entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. "Les petites mesures peuvent commencer, comme l'échange de visites de journalistes, d'intellectuels, peut-être des sessions conjointes sur les rivières transfrontalières, parce que c'est une préoccupation sérieuse pour l'Azerbaïdjan, parce que l'Arménie pollue la rivière Araz", a-t-il martelé. "Par ailleurs, la rivière Kura doit être traitée de manière plus appropriée sur le chemin de l'Azerbaïdjan. Tout cela peut donc avoir un impact pratique. Et avec ces petits pas, nous pouvons essayer de réduire la méfiance. Il faudra des années pour instaurer la confiance, mais au moins pour la réduire. Nous sommes donc prêts pour cela", a ajouté le président.
En ce qui concerne le rôle plus large de l'Azerbaïdjan dans les affaires régionales et mondiales, le président Aliyev a souligné les partenariats stratégiques du pays avec diverses nations. "L'Azerbaïdjan a signé ou adopté la déclaration de partenariat stratégique avec de nombreux pays. Cette plateforme déjà établie nous permet donc de jouer un rôle important en tant que pont géographique, politique, économique et de transport entre la région de l'Asie centrale et l'Europe", a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le président Aliyev a évoqué les efforts déployés par certains en Europe pour saper le rôle régional de l'Azerbaïdjan. "Il suffit de regarder la carte pour comprendre que l'Azerbaïdjan ne peut être évité. Cependant, certains en Europe préféreraient séparer l'Azerbaïdjan, non seulement de ce processus, mais aussi de la construction des lignes de démarcation dans le Caucase, en particulier dans le Sud-Caucase. Ces tentatives n'aboutiront certainement pas", a conclu le dirigeant azerbaïdjanais.
