"L'ARMÉNIE POURRAIT ENVISAGER DE RETIRER LES GARDES RUSSES DE SA FRONTIÈRE AVEC LA TURQUIE"
Paris / La Gazette
L'Arménie pourrait envisager de retirer les gardes-frontières russes à sa frontière avec la Turquie si Ankara et Erevan atteignent un niveau de confiance mutuel, a déclaré mercredi le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan.
"Si une frontière active et ouverte entre l'Arménie et la Turquie est établie, fondée sur la confiance mutuelle, alors nous pourrons réfléchir et engager des discussions à ce sujet", a déclaré M. Mirzoyan aux journalistes mercredi, répondant à des questions sur la réduction potentielle des gardes-frontières russes le long de la frontière arméno-turque.
Le ministre arménien a noté que des gardes-frontières russes étaient initialement stationnés à l'aéroport de Zvartnots et le long de la frontière avec l'Iran pour aider l'Arménie jusqu'à ce que le pays puisse établir les institutions et l'expertise nécessaires pour gérer ces zones de manière indépendante.
Au fil du temps, l'Arménie a exprimé sa gratitude aux gardes-frontières russes et a pris en charge les responsabilités à Zvartnots et à la frontière arméno-iranienne, a-t-il déclaré, tout en soulignant les relations favorables avec Téhéran :
"Cela reflète, d'une part, le développement de nos capacités, et d'autre part, je le répète, le fort niveau de confiance entre les deux nations, l'Arménie et l'Iran", a estimé M. Mirzoyan.
Il a noté qu'il n'y avait actuellement aucune discussion pour retirer les troupes de la 102e base militaire russe en Arménie.
Après l'effondrement de l'Union soviétique, la Turquie a été l'un des premiers pays à reconnaître l'indépendance de l'Arménie le 21 septembre 1991. Mais en 1993, la Turquie a fermé sa frontière et a rompu les liens après l'occupation du Karabakh par l'Arménie. À la suite de la guerre de Karabakh de 2020, qui a vu l'Azerbaïdjan récupérer ses territoires, les relations turco-arméniennes sont entrées dans une nouvelle phase, et en décembre 2021, les deux pays ont nommé des représentants spéciaux pour mener des pourparlers en vue du processus de normalisation.
Les liens plus larges de la Turquie avec l'Arménie dépendent toujours de l'Azerbaïdjan, qui envisage lui-même la paix avec le voisin avec lequel il se bat depuis l'effondrement de l'Union soviétique.
