TROIS PAYS DE L'UE ENVISAGENT DE METTRE FIN À L'EXEMPTION DE VISA POUR LES FONCTIONNAIRES GÉORGIENS
Paris / La Gazette
Les gouvernements de la France, de l'Allemagne et de la Pologne envisagent d'imposer une interdiction d'entrée sans visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service de la Géorgie, indique un communiqué conjoint des ministres des Affaires étrangères des trois pays.
"Nous, ministres des Affaires étrangères du Triangle de Weimar, sommes extrêmement préoccupés par la crise politique qui a éclaté en Géorgie à la suite des élections législatives du 26 octobre et de la décision prise par le Rêve géorgien de geler le processus d’adhésion à l’Union européenne. Cette crise est due à l’orientation politique du parti au pouvoir en Géorgie et à sa déviation du chemin européen.
Nous avons à plusieurs reprises appelé les autorités géorgiennes à faire marche arrière pour revenir à l’intégration à l’UE en respectant les normes et valeurs européennes et en mettant en œuvre des réformes", note le communiqué.
"Nous condamnons fermement les violences des semaines passées contre des manifestants pacifiques, des médias et des dirigeants de l’opposition et rappelons qu’il incombe aux autorités géorgiennes de respecter les droits de l’Homme et de protéger les libertés fondamentales, notamment la liberté de réunion et la liberté des médias. Nous condamnons avec une particulière fermeté les menaces contre des personnalités politiques.
La politique de répression et de recul démocratique du Rêve géorgien a conduit en réaction à une dégradation de nos relations tant au niveau européen que national, ainsi qu’à une réduction de notre aide et de notre coopération avec les autorités géorgiennes.
En conséquence, nous appliquerons la décision de l’UE mettant fin au régime sans visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service géorgiens et nous examinerons l’adoption de mesures supplémentaires au niveau de l’UE et au niveau national", ajoute le communiqué.
Le document rappelle que le rapport final de l’OSCE/BIDDH sur les élections législatives du 26 octobre en Géorgie confirme "nos préoccupations quant à l’intégrité du processus électoral, et pointe des irrégularités généralisées et des enquêtes bâclées sur ces allégations. Les élections ne se sont pas déroulées selon les standards attendus de la part d’un pays candidat à l’Union européenne".
"Nous appelons les autorités géorgiennes à engager un dialogue national avec toutes les parties prenantes concernées pour trouver une issue à la situation actuelle et restaurer la confiance du public dans la démocratie géorgienne. L’appel, émanant de certaines parties de la société géorgienne, à mettre en œuvre les recommandations et appliquer les normes de l’OSCE/BIDDH, incluant la possibilité de tenir de nouvelles élections, doit être pris en compte par les autorités, dans le cadre d’un dialogue sérieux avec toutes les forces politiques et les représentants de la société civile", lit-on dans le communiqué.