LA COOPÉRATION MILITAIRE ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET LA TURQUIE EST ESSENTIELLE POUR LA STABILITÉ DU CAUCASE, DÉCLARE LE PRÉSIDENT ILHAM ALIYEV
Paris / La Gazette
Les forces armées de la Turquie et de l'Azerbaïdjan organisent des exercices conjoints au moins dix fois par an dans le cadre de leur alliance de sécurité, ce qui constitue un facteur clé pour la stabilité dans la région du Caucase, a déclaré mercredi le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
S'adressant à l'agence de presse russe RIA Novosti, M. Aliyev a salué le rôle de la Turquie dans la modernisation de l'armée azerbaïdjanaise, ainsi que l'atteinte de "normes élevées".
Ankara et Bakou coopèrent militairement depuis les années 1990, lorsque l'Azerbaïdjan est devenu indépendant de l'Union soviétique. L'armée azerbaïdjanaise a adopté le modèle d'opérations de l'armée turque en 2020, avant la deuxième guerre du Karabakh.
Chaque année, les deux parties organisent au moins dix exercices militaires conjoints afin de renforcer la coordination et de tester les capacités de combat.
Lorsqu'on lui a demandé si la Turquie avait besoin d'une base militaire en Azerbaïdjan, M. Aliyev a cité l'accord de Choucha, qui prévoit une aide militaire de la part des deux parties en cas de menaces et d'attaques.
"Par conséquent, cet article rend superflue la présence d'une base militaire de l'un des deux pays dans l'autre", a évoqué M. Aliyev.
Il s'est également vanté que l'Azerbaïdjan soit accepté comme "un acteur menant une politique indépendante à la fois à l'Ouest et à l'Est" et comme "le seul pays allié à la fois de la Russie et de la Turquie, membre de l'OTAN".
La Russie et l'Azerbaïdjan sont des partenaires fiables, et M. Aliyev a poursuivi en disant que les deux nations ont été compréhensives et amicales l'une envers l'autre pendant les périodes difficiles.
En ce qui concerne la possibilité d'un affrontement entre la Russie et l'OTAN, M. Aliyev a exprimé l'espoir qu'une telle chose "qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le monde entier" ne se produise pas.
"Une telle guerre n'aurait pas de vainqueur. J'espère que Moscou et Washington auront la volonté politique d'éviter ce scénario cauchemardesque", a opiné M. Aliyev.
Le président azerbaïdjanais a également mis en garde contre la récente tendance à l'armement de l'Arménie, son ancien ennemi, affirmant qu'il s'agissait d'une "menace directe" pour l'Azerbaïdjan.
Bakou et Erevan se sont livré deux guerres au sujet de l'enclave montagneuse du Karabakh et l'Azerbaïdjan a reconquis la région des séparatistes arméniens l'année dernière. Les deux parties s'efforcent de signer un traité de paix, mais des pierres d'achoppement subsistent.
La frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'étend sur plus d'un millier de kilomètres et plusieurs colonies civiles se trouvent dans la région, a rappelé M. Aliyev, qui a appelé l'Arménie, la France et les États-Unis à renoncer à leurs accords en matière d'armement.