SELON BAKOU, LA PROPOSITION DE PAIX DE L'ARMÉNIE EST "IRRÉALISTE"
Paris / La Gazette
L'Azerbaïdjan a rejeté lundi la proposition de l'Arménie de signer un accord de paix attendu depuis longtemps et basé sur des principes déjà convenus, la jugeant "irréaliste".
S'exprimant lors d'une cérémonie à Bakou, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que la proposition du gouvernement arménien de signer un tel accord avec des dispositions qui n'ont pas encore été convenues est sans précédent, selon un communiqué de la présidence azerbaïdjanaise.
Pendant l'occupation de la région du Karabakh, l'une des principales dispositions convenues dans le cadre des traités de paix proposés par le groupe de Minsk de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) était que "rien ne pouvait être convenu sans que toutes les questions ne le soient", a évoqué M. Aliyev dans le communiqué.
"C'était la position de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, alors coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, et nous continuons à la défendre. Malheureusement, certains anciens membres du groupe de Minsk ont changé de position et soutiennent désormais la proposition irréaliste de l'Arménie", a ajouté M. Aliyev.
Il a également affirmé que si Erevan a montré sa volonté de promouvoir la paix en avançant de telles propositions, l'Arménie est consciente qu'elles ne seront pas acceptées.
"Malgré tout, le processus se poursuit", a renchéri M. Aliyev, soulignant que les négociations entre les deux pays sont en cours depuis deux ans et qu'il faut faire preuve de patience, de réalisme et d'un engagement en faveur de la paix dans la région du Caucase du Sud.
Après une série de négociations au ralenti, l'Azerbaïdjan a envoyé des troupes en septembre de l'année dernière et a rapidement reconquis le Karabakh, dont la population est retournée en Arménie après avoir rejeté un programme de réintégration proposé par Bakou.
Bakou et Erevan travaillent actuellement à la signature d'un traité de paix, qu'ils disent achevé à 80 %, y compris la délimitation des frontières, afin de mettre fin au différend sur l'enclave qui dure depuis des décennies, mais les négociations se heurtent encore à plusieurs pierres d'achoppement,
Ces dernières semaines, les deux pays ont accusé l'autre de ne pas vouloir signer un traité mettant fin à plus de trois décennies de conflit, qui a débuté avant que les deux pays n'obtiennent leur indépendance vis-à-vis de Moscou.
Malgré tout cela, l'Arménie a exprimé l'espoir que l'Azerbaïdjan signe 16 des articles du traité avant la conférence COP29 sur le changement climatique que Bakou accueille du 11 au 22 novembre.
Les articles convenus contiennent des dispositions fondamentales internationalement acceptées pour l'établissement de relations diplomatiques. Ils stipulent également le mécanisme qui permet aux deux parties de poursuivre les négociations, entre autres dispositions, selon un discours prononcé par le premier ministre arménien le mois dernier.
L'Azerbaïdjan a déclaré que l'Arménie devait modifier sa constitution pour supprimer les références indirectes à l'indépendance du Karabakh avant de signer un traité de paix.
Au début de l'année, l'Arménie s'est retirée de plusieurs villages azerbaïdjanais qu'elle occupait depuis le début des années 1990 dans le cadre du processus de paix.
