À BAKOU, POUTINE SUGGÈRE D'INSTAURER LA PAIX ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE
Paris / La Gazette
La Russie est enthousiaste à l'idée de contribuer à la signature d'un accord de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. C'est ce qu'a déclaré lundi le président russe Vladimir Poutine, qui se trouve à Bakou pour un voyage de deux jours.
Lors d'une rencontre avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev à Bakou, M. Poutine a affirmé la volonté de la Russie de s'engager dans le processus de paix dans la mesure jugée appropriée par l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
« Alors que la Russie est confrontée à ses propres crises, notamment en Ukraine, notre implication historique dans le Caucase du Sud, en particulier ces dernières années, souligne la nécessité de participer à ces événements, naturellement, dans la mesure où les parties le souhaitent », a déclaré M. Poutine.
Il a ajouté : « Si nous pouvons jouer un rôle quelconque pour faciliter la signature d'un accord de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, faire avancer la délimitation et la démarcation des frontières ou débloquer des opportunités économiques et logistiques, nous le ferons volontiers ».
M. Poutine a également indiqué qu'après sa visite en Azerbaïdjan, il prendrait contact avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinyan, pour l'informer des résultats des pourparlers.
« Je suis conscient que l'Azerbaïdjan a l'intention de finaliser toutes les procédures de règlement », a-t-il noté.
En outre, M. Poutine a fait l'éloge du développement de Bakou, décrivant la ville comme une « oasis commerciale » dans la région.
En ce qui concerne la coopération bilatérale, M. Poutine a reconnu que les échanges commerciaux entre la Russie et l'Azerbaïdjan n'avaient pas encore atteint leur plein potentiel.
Pour sa part, M. Aliyev a souligné que la déclaration sur la coopération entre les alliés, signée par l'Azerbaïdjan et la Russie en février 2022, a été mise en œuvre avec succès dans tous les secteurs politiques et économiques, contribuant ainsi de manière positive au partenariat.
« Nous coopérons dans les domaines de l'énergie et des transports, et accordons une attention particulière à la collaboration humanitaire, ainsi qu'à de nombreux autres domaines. Aujourd'hui, nous allons à nouveau passer en revue l'ordre du jour en détail. Je suis convaincu que cette visite sera à la fois agréable pour vous et bénéfique pour nos relations », a estimé M. Aliyev.
Abordant la situation dans la région du Karabakh, M. Aliyev a noté qu'après le mois de septembre de l'année dernière, « une situation totalement nouvelle a été créée dans la région - l'Azerbaïdjan a entièrement restauré sa souveraineté et son intégrité territoriale ».
« Naturellement, cette nouvelle situation ouvre de nouvelles perspectives pour l'établissement d'une paix durable dans le Caucase du Sud », a-t-il souligné.
Le président a également souligné l'importance de la Russie et de l'Azerbaïdjan pour la stabilité et la sécurité de l'ensemble du Caucase du Sud.
La tension est montée d'un cran lundi lorsque l'Arménie a tiré sur des positions de l'armée azerbaïdjanaise pour la quatrième fois au cours de la semaine écoulée.
En ce qui concerne le projet de transport Nord-Sud, M. Aliyev l'a qualifié d'« extrêmement important pour les relations interétatiques, ainsi que pour les corridors et les itinéraires de transport régionaux ».
Les segments ferroviaires et automobiles du corridor Nord-Sud ont été entièrement mis en œuvre et fonctionnent avec succès sur le territoire de l'Azerbaïdjan, a évoqué M. Aliyev.
« Actuellement, nous sommes activement engagés dans la modernisation de la section ferroviaire de ce corridor afin d'augmenter sa capacité », a-t-il expliqué, notant que jusqu'à 30 tonnes de marchandises peuvent être transportées chaque année en utilisant l'infrastructure existante.
« Une fois encore, je dois dire que cette année, nous avons déjà fourni des fonds d'environ 120 millions de dollars (en équivalent dollars) pour la modernisation de cette section ferroviaire afin d'atteindre la capacité requise », a-t-il précisé.
À son tour, M. Poutine a réitéré l'intérêt de la Russie à participer à ce projet, affirmant que sa mise en œuvre permettra aux pays de la région d'atteindre les rives de l'océan Indien, ce qui sera bénéfique pour toutes les parties concernées.
