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SOUTENONS LE PUBLIC FRANÇAIS AVEC DES INFORMATIONS SCIENTIFIQUEMENT VÉRIFIÉES

2 Août 2024 08:23 (UTC+01:00)
SOUTENONS LE PUBLIC FRANÇAIS AVEC DES INFORMATIONS SCIENTIFIQUEMENT VÉRIFIÉES
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Paris / La Gazette

Il y a quelques jours, le journal L'OsservatoreRomano, seul organe officiel du Saint-Siège, a publié un article intitulé "Aux origines du christianisme : sur les traces de l’Église apostolique albanaise d’Azerbaïdjan. Voyage dans l'ancienne Albanie du Caucase".

L'article parfaitement documenté, parle d'un ancien État paysan situé sur le territoire de l'Azerbaïdjan moderne - l'Albanie caucasienne, qui a laissé en héritage des églises, des monastères, des temples. Les églises et monastères anciens du Karabakh sont albanais et non arméniens, à l'exception de ceux qui ont été construits dans la seconde moitié du XIXe siècle, après que la Russie tsariste a massivement réinstallé les Arméniens natifs de l'Empire ottoman et de la Perse sur les terres du Karabakh et du khanat d'Iravan.

La communauté scientifique a accueilli cet article avec un intérêt particulier. Les documents sur l'histoire de l'Albanie caucasienne ne paraissent pas dans la presse aussi souvent que nous le souhaiterions. De plus, L'Osservatore Romano est le principal organe de presse du Vatican. Et le Vatican sait très bien quel État chrétien se trouvait sur le territoire de l'Azerbaïdjan moderne au début de notre ère. D'ailleurs, les riches archives du Vatican regorgent de documents historiques sur ce sujet.

Lorsque l'Empire russe a annexé le Caucase du Sud, il a transféré les biens de l'Église albanaise à l'Église arménienne. Les anciennes archives de l'Église albanaise ont tout simplement été brûlées. Les historiens savent toutefois qu'il est impossible de tout détruire, il reste toujours quelque part les preuves qu'ailleurs on a voulu effacer. Et aujourd'hui, L'Osservatore Romano redonne au public l'accès à la vérité historique.

On se demande bien sûr si un tel article, nourri de faits et d'arguments scientifiques, aurait pu paraître dans la presse française, là où, à en juger par les apparences, les hauts responsables de la diaspora arménienne locale craignent le plus d'être caressés à rebrousse-poil.

En réalité, au sein même de la sphère arménienne, la réaction s'est avérée plutôt inattendue. Ainsi, Tigran Khzmalyan, le chef du "Parti européen d'Arménie", a non seulement exprimé son souhait que L'Osservatore Romano rédige une étude sérieuse sur l'héritage chrétien des Arméniens du Karabakh, mais a également déclaré que la publication d'un article sur l'Albanie caucasienne... était le résultat de l'inactivité de deux ambassades arméniennes - en Italie et au Vatican.

Toute information sur l'Albanie caucasienne suscite immédiatement, dans la communauté arménienne, une réaction épidermique. Et l'on peut comprendre pourquoi. Les "anciennes églises et monastères arméniens" ne sont-ils pas l'argument principal pour justifier les revendications territoriales de l'Arménie sur le Karabakh d'Azerbaïdjan ? Légalement parlant, dans un monde où il existe des frontières reconnues et un droit international, les arguments du type " il y a 1000 ans, cela nous appartenait " ne peuvent pas fonctionner. Sur base aussi liquide, l'Allemagne pourrait revendiquer l'Alsace et la Lorraine, la Grande-Bretagne la Bretagne française, et le sud de l'Espagne, l'ancien califat de Cordoue devrait être remis, disons, au Maroc. L'Italie pourrait revendiquer quant à elle son droit sur l'ensemble du territoire de l'ancien Empire romain... Mais, soyons sérieux, en ce qui concerne le Karabakh, la communauté mondiale a trop longtemps préféré ignorer les frontières reconnues et même les quatre résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant la libération des territoires azerbaïdjanais autrefois occupés.

Mais si, en plus, il s'avère aujourd'hui que les anciennes églises et monastères chrétiens du Karabakh ne sont pas arméniens, la "classe bavarde" d'Erevan a de quoi être nerveuse. Surtout si L'Osservatore Romano écrit sur l'Albanie caucasienne. D'autant plus que les revendications de l'Arménie sur le Karabakh ne sont plus réellementà l'ordre du jour, ce qui fait rugir les extrémistes arméniens. Il suffit de lire ce qu'écrit Aram Gabrelyanov sur les réseaux sociaux : "Je dis toujours que l'Arménie et l'Artsakh auront encore des chances de retrouver leurs terres. Le conflit entre la Turquie et Israël n'est que le début. Il y aura une chance et il faudra l'utiliser". Mais avec les traîtres à la patrie dirigés par M. Pachinyan et sa camarilla, il n'y a aucune chance. Il faut d'abord chasser Pashinyan et ensuite rendre l'Artsakh !!!". Même si Nikol Pachinyan, que Gabrelyanov appelle à "jeter dehors", entrave par tous les moyens possibles les réformes constitutionnelles et ne retire pas de la constitution arménienne les revendications sur le Karabakh azerbaïdjanais, pour le moment du moins.

Dans toute cette politique agressive, un rôle, et non des moindres, est joué, par l'historiographie à l'envers, comme, par exemple, les théories sur la "Grande Arménie", déclarant les territoires des pays voisins comme "arméniens ancestraux".

Certes, les apologistes de du travestissement de l'histoire pensent pouvoir contrôler aisément l'espace informationnel et scientifique de l'Arménie elle-même. Mais faire de même avec la presse du Vatican est une tâche bien plus difficile. C'est pourquoi M. Khzmalyan s'indigne : comment cela a-t-il été permis ? Pourquoi ne l'ont-ils pas empêché ? Où ont-ils regardé ?

En réalité M. Khzmalyan est certain que les tenants de son idéologie peuvent établir leur propre censure dans la presse partout dans le monde ! Qu'ils peuvent mettre en pièces les faits historiques et nous faire prendre des vessies pour des lanternes en faisant croire que régions des territoires de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la Turquie, de l'Iran appartiendraient à l'Arménie !

Eh bien, au grand dam de ces messieurs, nous continuerons à fournir au public de France et d'autres pays des informations fondées sur des documents d'archives et des faits historiques reconnus par la science. Et tout le monde devra s'en accommoder.

F. Akhundov
Politologue

Photo : Monastère albanien de Gandzasar, Karabakh, Azerbaïdjan

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