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LA TENTATIVE DE DIALOGUE ENTRE BAKOU ET EREVAN ÉCHOUE LORS DU SOMMET DE LA COMMUNAUTÉ POLITIQUE EUROPÉENNE AU ROYAUME-UNI

19 Juillet 2024 12:12 (UTC+01:00)
LA TENTATIVE DE DIALOGUE ENTRE BAKOU ET EREVAN ÉCHOUE LORS DU SOMMET DE LA COMMUNAUTÉ POLITIQUE EUROPÉENNE AU ROYAUME-UNI
LA TENTATIVE DE DIALOGUE ENTRE BAKOU ET EREVAN ÉCHOUE LORS DU SOMMET DE LA COMMUNAUTÉ POLITIQUE EUROPÉENNE AU ROYAUME-UNI

Paris / La Gazette

Une rencontre prévue par le Royaume-Uni entre le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliyev et le premier ministre de l'Arménie Nikol Pachinyan n'a pas eu lieu, éloignant une fois de plus les chances qu'un traité de paix soit signé pour mettre définitivement fin au conflit qui oppose depuis des décennies les anciens ennemis soviétiques.

Les espoirs de faciliter le dialogue entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont été une nouvelle fois anéantis après qu'une rencontre en tête-à-tête entre les dirigeants des pays voisins du Caucase du Sud n'ait pas pu avoir lieu lors du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) qui s'est tenu au Royaume-Uni.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pachinyan étaient tous deux présents au sommet de la CPE à Oxfordshire.

Cette rencontre visait à créer un environnement informel propice à l'interaction entre les deux dirigeants, dans l'espoir de faire avancer le programme de paix.

Malgré les efforts de médiation du Royaume-Uni et la création d'un cadre informel pour le dialogue, la rencontre prévue entre M.Aliyev et M. Pachinyan n'a pas eu lieu.

Les deux pays du Caucase se sont livrés deux guerres, dans les années 1990 et en 2020, pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Karabakh. L'automne dernier, Bakou a reconquis la région montagneuse lors d'une offensive d'une journée. Des années de pourparlers de paix entre Bakou et Erevan, sous médiation internationale, n'ont pas abouti à une percée, mais les dirigeants des deux pays ont récemment déclaré qu'un accord de paix global était à portée de main.

La presse azerbaïdjanaise a rapporté que selon Hikmet Hadjiyev, conseiller du président azerbaïdjanais, l'Arménie a refusé d'assister à la réunion proposée.

"Le refus de l'Arménie de participer à la réunion reflète son intention de se retirer du dialogue et de faire avancer l'agenda de la paix", a estimé le diplomate azéri.

M. Hadjiyev a rappelé le format de la précédente rencontre entre les deux dirigeants lors de la conférence sur la sécurité de Munich, qui avait débuté en présence du chancelier allemand Olaf Scholz et s'était poursuivie de manière bilatérale.

Au début du mois, M. Pachinyan a déclaré que son pays avait "besoin d'une nouvelle constitution" car la constitution actuelle "ne reflète pas la vision qu'ont les citoyens des relations avec les pays voisins".

Cette déclaration faisait suite à la demande de Bakou d'éliminer de la constitution d'Erevan une référence à la déclaration d'indépendance de 1991 du pays vis-à-vis de l'Union soviétique, qui proclame que l'unification de l'Arménie avec le Karabakh est un objectif national.

M. Aliyev a déclaré à plusieurs reprises qu'il était impossible de parvenir à un accord de paix avec l'Arménie tant que celle-ci n'aurait pas retiré de sa constitution les revendications territoriales sur le Karabakh.

En mai, l'Arménie a restitué à l'Azerbaïdjan quatre villages frontaliers qu'elle avait occupés des décennies auparavant, M. Pachinyan déclarant que cette mesure s'inscrivait dans le cadre de ses efforts visant à garantir la paix avec l'Azerbaïdjan.

Le mois dernier, M. Pachinyan a annoncé qu'Erevan était prêt à signer un accord de paix avec Bakou "d'ici un mois". M. Aliyev a laissé entendre la semaine dernière que le texte de l'accord pourrait être finalisé d'ici quelques mois.

Dans le même temps, la Russie, traditionnellement le plus proche allié régional de l'Arménie, a mis en garde Erevan contre des actions qui risquent de déstabiliser l'ensemble de la région du Caucase du Sud.

Lors de son point de presse régulier, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a clamé que le rapprochement de l'Arménie avec l'alliance dirigée par les États-Unis suscitait "non seulement des regrets, mais aussi des inquiétudes pour l'avenir de l'Arménie".

Elle a ajouté que le rapprochement d'Erevan avec l'Occident risquait de "déstabiliser" le Caucase du Sud, une région dans laquelle la Russie a traditionnellement exercé une influence majeure.

Ces dernières années, Erevan a resserré ses liens avec l'alliance de l'OTAN, alors que ses relations avec Moscou étaient de plus en plus tendues.

Mme Zakharova a en outre estimé que les exercices militaires américano-arméniens, qui doivent se terminer le 24 juillet, constituaient également une source d'inquiétude, en particulier après qu'Erevan a gelé sa participation à l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie, au début de cette année.

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