ALIYEV DIT À BLINKEN : IL EST GRAND TEMPS DE METTRE OFFICIELLEMENT FIN AUX ACTIVITÉS DU GROUPE DE MINSK DE L'OSCE
Paris / La Gazette
Le 20 juin, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a initié une conversation téléphonique avec le président de la République d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev.
"Au cours de cette conversation téléphonique, Antony Blinken a salué les progrès réalisés dans l'avancement du programme de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, soulignant que les États-Unis sont déterminés à continuer à soutenir la normalisation des relations entre les deux pays. Il a exhorté les Parties à signer rapidement l'accord de paix", indique un communiqué de la présidence azerbaïdjanaise.
"Rappelant l'importance que les États-Unis attachent à leurs relations bilatérales avec l'Azerbaïdjan, le secrétaire d'État a souligné la coopération constructive entre les deux pays pour atteindre des objectifs communs en matière de changement climatique et dans le secteur de l'énergie. Antony Blinken a déclaré que son pays est favorable à des relations bilatérales renouvelées et renforcées avec l'Azerbaïdjan. Il a également ajouté que les États-Unis ne ménageraient aucun effort pour assurer le succès de la COP29 qui sera accueillie par l'Azerbaïdjan", selon le communiqué.
"Notant que la paix a été assurée dans la région et que la partie azerbaïdjanaise a été à l'origine du texte et des principes sous-jacents du traité de paix, le président Ilham Aliyev a souligné les efforts en cours pour faire avancer le processus de normalisation et l'agenda de la paix sur une base bilatérale. Saluant la détermination des États-Unis à contribuer au programme de paix, le chef d'État a souligné l'importance pour l'Arménie de cesser ses revendications territoriales à l'encontre de l'Azerbaïdjan, qui sont inscrites dans la constitution, les lois pertinentes et les règlements internes de l'Arménie, afin de faire progresser le programme de paix", a ajouté la présidence azérie.
Le président Ilham Aliyev, précise encore le communiqué, a souligné qu'il est grand temps de mettre officiellement fin aux activités du groupe de Minsk de l'OSCE, qui n'est pas fonctionnel, et de toutes les institutions associées, afin de clore officiellement le chapitre du conflit, qui est une relique du passé.
"Le président Ilham Aliyev a évoqué la coopération fructueuse qui existe depuis longtemps entre les deux pays dans le secteur de l'énergie. Il a salué la collaboration fructueuse entre les délégations des deux pays dans la lutte contre le changement climatique et les préparatifs de la COP29 et a remercié les États-Unis pour leur intention de soutenir l'organisation réussie de la COP29. Le chef d'État a souligné la valeur des relations de l'Azerbaïdjan avec les États-Unis et a soutenu le renforcement et l'élévation des liens bilatéraux à un niveau qualitativement nouveau", conclut le communiqué.
Le Groupe de Minsk de l'OSCE avait assumé le rôle de médiateur dans le conflit arméno-azerbaïdjanais du Karabakh en 1992. Des diplomates des États-Unis, de la France et de la Russie ont assuré la coprésidence du groupe afin de diriger les efforts internationaux visant à trouver une solution durable à ce qui était autrefois l'un des conflits régionaux les plus dangereux. Malgré les navettes diplomatiques menées pendant des décennies par les coprésidents du groupe, les négociations sont restées au point mort, sans aucune avancée.
Les négociations inefficaces et la médiation improductive du Groupe de Minsk de l'OSCE au fil des décennies ont frustré l'Azerbaïdjan. En juillet 2020, peu avant le début d'une guerre sanglante entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la région du Karabakh de ce dernier, le Président Ilham Aliyev a accusé le Groupe de Minsk d'inaction à l'égard de l'occupation illégale par l'Arménie de terres azerbaïdjanaises. Il a déclaré que les coprésidents n'avaient pas pris de mesures adéquates malgré les déclarations provocatrices des dirigeants arméniens, notamment les affirmations infondées selon lesquelles le Karabakh appartiendrait à l'Arménie. Erevan a également tenté de modifier le format des négociations menées par le Groupe de Minsk en proposant d'impliquer les séparatistes dans les territoires azerbaïdjanais autrefois occupés en tant que partie aux discussions politiques.
Le 27 septembre 2020, le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a pris un tour violent lorsque les forces arméniennes stationnées sur les terres azerbaïdjanaises anciennement occupées ont bombardé des positions militaires et des agglomérations civiles de l'Azerbaïdjan. Au cours d'opérations de contre-attaque qui ont duré 44 jours, les forces azerbaïdjanaises ont libéré plus de 300 localités, dont les villes de Jabrayil, Fuzuli, Zangilan, Gubadli et Choucha, d'une occupation arménienne de près de 30 ans. La guerre a pris fin avec la signature d'une déclaration tripartite par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie le 10 novembre 2020. En vertu de cet accord, l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les districts occupés d'Aghdam, Kalbadjar et Latchine.
Lors d'une réunion avec les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE en décembre 2020, le Président Aliyev a déclaré que ce Groupe n'avait pas réussi à résoudre le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan malgré son mandat de médiation pour une solution politique.
