L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE S'AFFRONTENT DEVANT LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
Paris / La Gazette
Ce lundi, l'Azerbaïdjan et l'Arménie se disputeront devant la plus haute juridiction des Nations unies un différend de longue date portant sur la "nettoyage ethnique", alors même que les tensions militaires s'intensifient entre les ennemis historiques.
Les avocats des deux pays entament deux semaines d'audiences, se disputant les interprétations du droit international dans le Palais de la Paix doré de la Cour internationale de justice.
Entre-temps, les deux pays se sont accusés au début du mois d'avoir ouvert le feu le long de leur frontière commune instable, réduisant ainsi les espoirs d'un accord de paix durable après des décennies de combats sporadiques.
La bataille juridique devant la CIJ remonte à septembre 2021, date à laquelle les deux parties ont déposé des plaintes l'une contre l'autre en l'espace d'une semaine.
Les deux parties se sont accusées mutuellement de "nettoyage ethnique" et de violation de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD).
La CIJ, qui statue sur les différends entre États, a émis des ordonnances d'urgence en décembre 2021, appelant les deux parties à empêcher l'incitation et la promotion de la haine raciale.
Les anciennes républiques soviétiques se sont livrées à deux guerres pour le contrôle de la région montagneuse du Karabakh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan - la dernière fois en 2020 et dans les années 1990, lors de l'éclatement de l'Union soviétique - qui ont fait des milliers de victimes dans les deux camps et provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes.
Le conflit a également tendu les liens entre la Russie et l'Arménie ex-soviétique, Erevan estimant que Moscou n'a pas fait assez pour l'aider lorsqu'elle était attaquée.
En février, l'Arménie a officiellement adhéré à la Cour pénale internationale (CPI), malgré les mises en garde de Moscou.
Elle est désormais tenue d'arrêter le président russe Vladimir Poutine s'il met le pied sur le territoire arménien, en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI délivré à l'encontre du dirigeant russe en mars 2023.