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L'AZERBAÏDJAN DÉNONCE LES POURPARLERS ENTRE L'ARMÉNIE ET LES ÉTATS-UNIS, QUI RISQUENT DE CRÉER DE NOUVELLES "LIGNES DE DIVISION" DANS LE SUD-CAUCASE

27 Mars 2024 19:49 (UTC+01:00)
L'AZERBAÏDJAN DÉNONCE LES POURPARLERS ENTRE L'ARMÉNIE ET LES ÉTATS-UNIS, QUI RISQUENT DE CRÉER DE NOUVELLES "LIGNES DE DIVISION" DANS LE SUD-CAUCASE
L'AZERBAÏDJAN DÉNONCE LES POURPARLERS ENTRE L'ARMÉNIE ET LES ÉTATS-UNIS, QUI RISQUENT DE CRÉER DE NOUVELLES "LIGNES DE DIVISION" DANS LE SUD-CAUCASE

Paris / La Gazette

L'Azerbaïdjan a averti mercredi qu'une conférence entre l'Arménie, l'Union européenne et les États-Unis, prévue le mois prochain, créerait de "nouvelles lignes de division" dans la région du Sud-Caucase, où les ennemis jurés prennent des mesures timides en faveur de la paix.

La conférence entre le premier ministre arménien Nikol Pachinian, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire d'État américain Antony Blinken "crée de soi-disant sphères d'influence dans la région, au lieu d'encourager la partie arménienne à négocier de bonne foi", a déclaré Aykhan Hadjizada, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, à la presse locale.

Les mesures prises par l'UE et les États-Unis "ont clairement un caractère unilatéral et partial" et sont basées sur une "approche à deux poids deux mesures", a noté M. Hadjizada, affirmant que la conférence prévue à Bruxelles le 5 avril n'est pas totalement transparente, manque d'inclusivité régionale et va à l'encontre du "renforcement de la confiance et de l'intégrité dans la région, qui a été encouragé et dont on a grandement besoin".

Il a ajouté que la "manifestation publique ouvertement pro-arménienne" entreprise par Washington et Bruxelles pourrait créer l'illusion en Arménie que l'UE et les États-Unis soutiendront Erevan dans d'éventuelles provocations futures contre Bakou.

"Dans un tel cas, l'UE et les États-Unis partageront la responsabilité de toute action déstabilisatrice éventuelle de l'Arménie", a également indiqué M. Hadjizada, ajoutant que l'Azerbaïdjan appelle toutes les parties à s'abstenir de prendre des mesures qui vont à l'encontre des pourparlers de paix et risquent d'aggraver les tensions.

En décembre, les voisins du Sud-Caucase ont publié une déclaration commune indiquant qu'ils souhaitaient parvenir à un accord de paix. Depuis, ils ont tenu de nombreux pourparlers, dont deux jours de négociations à Berlin en février, mais Bakou déplore souvent le "parti pris occidental" dans les négociations, notamment de la part de pays pro-arméniens comme la France et l'Allemagne.

L'Arménie chrétienne et l'Azerbaïdjan majoritairement musulman sont entrés en guerre à deux reprises au sujet de la région du Karabakh, occupée par la majorité arménienne depuis les années 1990, bien qu'elle soit internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Les deux parties se sont affrontées pour la première fois en 1988, puis à nouveau à l'automne 2020, avant de conclure un accord de paix sous l'égide de la Russie, qui a également ouvert la voie à une normalisation.

La démarcation des frontières et la mise en place de corridors de transport régionaux traversant les territoires respectifs sont des éléments clés de la conclusion d'un traité de paix entre les deux répuliques post-soviétiques.

L'Arménie a également soulevé la question du contrôle des enclaves ethniques de part et d'autre de la frontière. L'Azerbaïdjan veut que son voisin lui rende quatre villages qu'il dit être occupés par Erevan.

M. Pachinyan a laissé entendre à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il était prêt à restituer ces villages à l'Azerbaïdjan. Ces villages sont importants pour Erevan, car ils contrôlent sa principale route vers le nord, jusqu'à la frontière avec la Géorgie.

L'Azerbaïdjan a estimé que la restitution de ses terres était une condition préalable à un accord de paix visant à mettre fin à trois décennies de conflit au sujet du Karabakh.

Les deux pays ont déclaré vouloir signer un traité de paix officiel, mais les pourparlers se sont enlisés dans des questions telles que la démarcation de la frontière de 1 000 kilomètres entre les deux pays, qui est fermée et fortement militarisée.

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