COP29 EN AZERBAÏDJAN : DES DÉFIS À RELEVER ET UN SUCCÈS MONDIAL À ASSURER
Paris / La Gazette
Le rôle de l'Azerbaïdjan dans la lutte mondiale contre le changement climatique a été au centre de la scène lors de la COP29, qui s'est tenue à Bakou. L'événement, qui a attiré des participants de presque tous les coins du monde, est devenu un accomplissement significatif pour le pays, surmontant divers obstacles et défis. x
Dans une récente interview, le président Ilham Aliyev est revenu sur cette expérience, mettant en lumière les difficultés rencontrées, les résultats pour l'Azerbaïdjan et le monde, et la manière dont l'événement a renforcé la position du pays sur la scène internationale.
Accueillir la COP29 n'a pas été une mince affaire pour l'Azerbaïdjan. Le pays a dû relever la tâche redoutable d'organiser un événement international de haut niveau avec seulement 11 mois de préparation, un délai bien plus court que celui des précédents hôtes. Malgré le temps et les ressources limités, le fort potentiel de l'Azerbaïdjan, affûté par des années d'expérience dans l'organisation d'événements mondiaux, s'est avéré déterminant. Le président Aliyev a estimé que le succès de la COP29 n'était pas seulement le résultat d'une préparation physique, mais aussi de la position diplomatique solide de son pays et de sa politique étrangère diversifiée. Ces atouts ont permis au pays de combler les fossés entre les pays du Sud et du Nord, créant ainsi une atmosphère de collaboration.
Une réalisation majeure lors de la COP29 a été la résolution de la question controversée entourant le marché du carbone, en particulier l'Article 6 de l'Accord de Paris. Cet accord avait échappé au consensus pendant près d'une décennie, mais il a été résolu à Bakou, marquant un moment décisif dans les négociations climatiques mondiales.
Bien que l'événement ait été salué comme un succès, il n'a pas été sans défis. L'Azerbaïdjan a été confronté à des tentatives de discréditer l'événement, y compris un boycott politique orchestré par certains pays. Le président Aliyev a révélé que même des responsables français avaient tenté de persuader d'autres dirigeants de ne pas assister. Malgré ces efforts, le boycott a échoué, avec 80 chefs d'État et de gouvernement présents, renforçant ainsi la réputation de l'Azerbaïdjan en tant que partenaire international fiable.
Dans un autre retournement inattendu, la présidente de la Commission européenne, qui avait initialement confirmé sa présence, n'a finalement pas participé. Cela a soulevé des questions sur les motifs politiques et l'implication de l'UE dans les négociations climatiques mondiales. Malgré cela, le président a noté que l'absence n'a pas diminué le succès de la COP29, le secrétaire général des Nations Unies ayant assisté aux cérémonies d'ouverture et de clôture, renforçant ainsi l'importance de l'événement.
L'un des résultats les plus tangibles de la COP29 a été l'augmentation du financement climatique. Bien que certains aient eu des attentes irréalistes autour d'un engagement de 1 trillion de dollars, Bakou a aidé à obtenir un chiffre plus réalisable de 300 milliards de dollars, soit trois fois le montant initialement convenu. Cet engagement à augmenter le financement pour l'action climatique aura des implications durables tant pour l'Azerbaïdjan que pour la communauté mondiale au sens large.
De plus, l'accent mis par l'Azerbaïdjan sur les initiatives écologiques était évident dans les 14 propositions qu'il a formulées lors de la COP29, démontrant ainsi l'engagement du pays envers la transition écologique mondiale. Le président Aliyev a également souligné le mécanisme innovant de la Troïka entre les hôtes actuels, passés et futurs des COP, qui favorisera la coopération et s'appuiera sur les succès obtenus lors des COP précédentes, y compris la COP28 aux Émirats arabes unis.