IL EST DIFFICILE DE DIRE COMMENT ÉVOLUERONT NOS RELATIONS AVEC LA COMMISSION EUROPÉENNE, DECLARE LE PRESIDENT AZERBAÏDJANAIS
Paris / La Gazette
C'est la première COP à laquelle le président de la Commission européenne n'assiste pas, bien que sa participation ait été confirmée quelques mois auparavant, a estimé le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev lors d'une interview accordée à des chaînes de télévision locales le 7 janvier.
Au départ, il y a eu de la surprise que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ne se rende finalement pas à la COP climatique à Bakou à la mi-novembre. Sa raison était – elle devait être à Bruxelles en raison de la transition, avec les auditions de confirmation critiques du Parlement européen pour son équipe se déroulant en même temps. Elle devait également se rendre au Sommet Social du G20 au Brésil, rendant sa participation à la COP pratiquement impossible sur le plan logistique. La position de la Commission reste cependant inchangée : l'agenda climatique demeure une priorité absolue pour l'UE pour les années à venir.
Il s'est ensuite avéré que ni le président français Emmanuel Macron ni le chancelier allemand Olaf Scholz n'assisteraient à la COP29 – encore une fois, les deux avaient des raisons vraisemblables. Pour le président Macron, cela tournait autour de la détérioration des relations franco-azerbaïdjanaises, tandis que pour M. Scholz, c'était plus simple : sa coalition gouvernementale s'était effondrée. Un facteur aggravant était que Donald Trump venait de remporter l'élection présidentielle américaine.
Les chefs d'État et de gouvernement ont toujours de bonnes raisons de ne pas assister aux conférences internationales, sauf bien sûr quand ils veulent y être. Le fait que ce trio de dirigeants de l'UE soit absent indique donc qu'il pourrait y avoir plus en jeu que de simples conflits d'agenda. Malgré leurs protestations contraires, cela pourrait être l'un des premiers signes que l'agenda climatique de l'UE sera peut-être moins en avant pour la Commission de VDL qu'il ne l'était lors de son premier mandat.
"Il y avait beaucoup de temps pour venir. D'ailleurs, le secrétaire général des Nations unies est venu deux fois : à l'ouverture et à la clôture. Mais là encore, ce message a été ignoré par la Commission européenne. Bien sûr, la COP29 n'a pas souffert de cela, mais l'absence de la Commission européenne, qui est partie prenante de la COP, soulève bien sûr beaucoup de questions", a considéré le président Aliyev.
"Il est difficile de dire comment évolueront nos relations avec la Commission européenne. Mais je dois dire que l'année dernière a été une année pleine de déceptions", a fait valoir le dirigeant azerbaidjanais.
Le président Aliyev a en outre estimé que "c'était la dernière année où l'Union européenne prenait sans équivoque le parti de l'Arménie dans le processus de normalisation", soulignant que la "façon dont la soi-disant mission de surveillance de l'Union européenne a été prolongée n'a pas renforcé, mais au contraire, sapé la confiance".
La mission de surveillance de l'Union européenne en Arménie, présentée comme une initiative de paix dans le Sud-Caucase, semble cacher des motifs inavoués en coulisses. Sous la surface de leur neutralité proclamée se cache une stratégie qui soulève des questions sur les intentions et l'efficacité de l'UE à faciliter la paix régionale.
La mission de l'UE est arrivée en octobre 2022, initialement prévue comme un déploiement de deux mois pour surveiller la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Cependant, ce qui avait commencé comme un arrangement temporaire s'est rapidement transformé en un engagement à long terme. D'ici décembre 2023, le Conseil des affaires étrangères de l'UE a approuvé une augmentation du personnel, passant de 138 à 209 membres, prétendument pour "renforcer" la mission. Pourtant, ce qui a suivi n'a pas été un renforcement de la paix mais une injection de méfiance, surtout du côté azerbaïdjanais.
L'Azerbaïdjan a constamment averti que la mission ne doit pas servir d'excuse à l'Arménie pour éviter d'honorer ses engagements, en particulier en ce qui concerne la délimitation des frontières et la normalisation. Mais l'expansion de la mission a été perçue comme une intrusion plutôt qu'une solution—une qui perturbe les efforts bilatéraux et crée des frictions au lieu de favoriser le dialogue.