APRÈS LES EXCUSES DE VLADIMIR POUTINE, L’AZERBAÏDJAN EXHORTE LA RUSSIE À RECONNAÎTRE SA CULPABILITÉ DANS LE CRASH D'UN AVION D’AZAL
Paris / La Gazette
Dans une interview accordée à la télévision azerbaïdjanaise, le président Ilham Aliyev a fait la lumière sur les causes du récent crash d'un avion appartenant à AZAL près d'Aktau, en donnant des détails et en dénonçant fermement les premières interprétations de l'incident par les autorités russes
Le président Aliyev a rejeté certaines théories présentées par des responsables russes comme "absurdes", en particulier les affirmations impliquant un vol d'oiseaux ou une explosion de cylindre de gaz à bord. "Le fait que le fuselage soit criblé de trous indique que la théorie selon laquelle l'avion aurait heurté un vol d'oiseaux, avancée par quelqu'un, est complètement écartée de l'agenda", a-t-il déclaré.
Il a exprimé sa déception face à l'approche adoptée par certains cercles russes, en déclarant: "Malheureusement, cependant, certains cercles en Russie ont préféré avancer cette théorie. Un autre moment regrettable et surprenant pour nous a été que les agences officielles russes ont avancé des théories sur l'explosion de certains cylindres de gaz à bord de l'avion. En d'autres termes, cela a clairement montré que la partie russe voulait dissimuler la question, ce qui, bien sûr, ne convient à personne".
Tout en écartant tout acte de terrorisme délibéré, le président azerbaïdjanais a souligné l'importance de la transparence et de la responsabilité dans le traitement de tels incidents. "Bien sûr, notre avion a été touché par accident. Bien sûr, il ne peut s'agir d'un acte de terrorisme délibéré ici. Par conséquent, admettre la culpabilité, présenter des excuses en temps opportun à l'Azerbaïdjan, qui est considéré comme un pays ami, et informer le public à ce sujet – toutes ces mesures et étapes auraient dû être prises. Malheureusement, pendant les trois premiers jours, nous n'avons rien entendu de la part de la Russie, à part quelques théories absurdes", a noté le président Aliyev.
Fournissant des détails supplémentaires sur l'accident, le chef de l'État azerbaïdjanais a décrit la séquence des événements et a désigné les facteurs externes comme la cause principale. "Bien sûr, la version finale sera claire après l'examen des boîtes noires. Cependant, les théories initiales sont également assez raisonnables et reposent sur des faits. Les faits sont que l'avion civil azerbaïdjanais a été endommagé de l'extérieur sur le territoire russe, près de la ville de Grozny, et a presque perdu le contrôle. Nous savons également que les systèmes de guerre électronique ont mis notre avion hors de contrôle. C'était le premier impact sur l'avion. En même temps, à la suite des tirs au sol, la queue de l'avion a également été gravement endommagée."
Abordant les questions non résolues, le président Aliyev a souligné l'importance de découvrir tous les aspects de l'incident. "Je tiens à répéter qu'après l'examen des enregistreurs de vol et l'obtention d'informations plus détaillées, le tableau complet de ce qui s'est passé sera révélé, et de nombreuses questions qui restent sans réponse aujourd'hui seront clarifiées. Par exemple, pourquoi l'avion n'a-t-il pas pu atterrir à Grozny ? Dans quelle mesure les systèmes de guerre électronique ont-ils affecté les commandes de l'avion ? Quelle a été l'ampleur des dégâts causés par la frappe et l'explosion près de l'avion ? Je dois également souligner que les tentatives de nier des faits évidents ou de tromper les gens à ce sujet sont à la fois insensées et absurdes”, a-t-il dit.
Le président a également loué l'équipage de l'avion pour le courage et le professionnalisme exceptionnels dont il a fait preuve dans la gestion de la situation d'urgence. "J'apprécie grandement leur performance, leur professionnalisme et leur dévouement", a-t-il estimé.
"Les pilotes ont fait preuve à la fois de professionnalisme et d'héroïsme, contrôlant l'avion qui était hors de contrôle de diverses manières. Bien sûr, ils étaient des pilotes expérimentés et savaient qu'ils ne pourraient pas survivre à cet atterrissage d'urgence. Cependant, ils ont fait preuve d'un héroïsme incroyable pour sauver les passagers, et c'est grâce à eux qu'il y a des survivants dans cet accident d'avion. C'est grâce à eux qu'une partie de la fuselage n'a pas brûlé, et c'est grâce à eux que nous pouvons dire clairement aujourd'hui que l'avion a été abattu par la Russie", a souligné le président Aliyev.
Le président Aliyev a détaillé les demandes officielles de l'Azerbaïdjan à la partie russe, qui ont été formellement communiquées le 27 décembre.
"Nous avons clairement exprimé nos demandes à la partie russe. Ces demandes leur ont été officiellement communiquées le 27 décembre. En quoi consistent-elles ? Tout d'abord, la partie russe doit s'excuser auprès de l'Azerbaïdjan. Deuxièmement, elle doit reconnaître sa culpabilité. Troisièmement, les responsables doivent être punis, tenus pénalement responsables, et une indemnisation doit être versée à l'État azerbaïdjanais, ainsi qu'aux passagers et membres d'équipage blessés. Ce sont nos conditions. La première a été remplie hier. J'espère que les autres conditions seront également acceptées. Toutes ces demandes sont justes. Il n'y a pas de demandes ou de problèmes extraordinaires ici ; tout cela est basé sur l'expérience internationale et la conduite humaine normale", a martelé le dirigeant azerbaidjanais.
