COP29 : DYNAMISER LE CHANGEMENT DANS LE DOMAINE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ET DE LA JUSTICE CLIMATIQUE
Paris / La Gazette
La COP 29, qui s'est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, n'a pas été un simple chapitre de plus dans le discours sur le climat ; elle a changé la donne pour la politique climatique mondiale.
Cette année, les projecteurs se sont braqués sur deux questions étroitement liées et cruciales pour un avenir durable : la transition mondiale vers les énergies renouvelables et la nécessité urgente de remédier à l'escalade des pertes et des dommages causés par le changement climatique. Ces discussions n'ont pas seulement porté sur les politiques, mais aussi sur la justice, l'équité et la garantie d'un avenir qui ne laisse pas les communautés les plus vulnérables dans la poussière.
L'un des principaux résultats de la COP 29 a été la création d'un fonds mondial pour les pertes et dommages liés au changement climatique, ce qui constitue une avancée historique. Depuis des décennies, les pays en développement, dont beaucoup sont ceux qui contribuent le moins aux émissions mondiales, subissent de plein fouet les catastrophes climatiques, qu'il s'agisse d'inondations extrêmes ou de sécheresses prolongées. Dans le même temps, elles ont souvent manqué de ressources pour y faire face et s'en remettre. Le nouveau fonds est une bouée de sauvetage qui apporte un soutien financier à ces nations, leur permettant de reconstruire et de s'adapter face à des défis de plus en plus importants. Bien que cette étape soit monumentale, il est important de se rappeler que ce fonds n'est qu'une partie de l'équation. Des engagements plus fermes de la part des pays développés pour réduire les émissions et investir dans les énergies renouvelables sont tout aussi essentiels pour prévenir d'autres dommages.
C'est là que la révolution des énergies renouvelables entre en jeu. Alors que la crise climatique s'accélère, le besoin d'infrastructures énergétiques propres et résistantes n'a jamais été aussi urgent. Les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'énergie hydraulique sont non seulement essentielles pour réduire les émissions mondiales de carbone, mais elles offrent également une solution solide aux crises énergétiques exacerbées par le changement climatique. Selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la transition vers les énergies renouvelables pourrait réduire les émissions mondiales de carbone de 70 % d'ici à 2050, un objectif ambitieux mais réalisable. Toutefois, pour que cette transition réussisse, nous avons besoin de plus que de simples innovations technologiques : nous avons besoin de politiques qui favorisent la coopération mondiale, suppriment les barrières commerciales et facilitent l'accès à une énergie propre abordable dans le monde entier.
Lors de la COP 29, des avancées significatives ont été réalisées dans ces domaines. La réduction des droits de douane sur les technologies liées aux énergies renouvelables, telles que les panneaux solaires et les éoliennes, a constitué un point essentiel. Ces droits de douane, souvent imposés par des pays à fortes émissions, entravent la diffusion mondiale des technologies d'énergie propre, en particulier dans les pays en développement. Le Centre du commerce international estime que la réduction de ces droits de douane pourrait ouvrir un marché de 1 000 milliards de dollars pour les énergies propres au cours de la prochaine décennie. Ce changement est essentiel car, alors que les coûts des énergies renouvelables sont en chute libre - les prix de l'énergie solaire photovoltaïque ont chuté de plus de 80 % au cours de la dernière décennie -, les barrières commerciales restent un goulet d'étranglement important.
La réduction de ces obstacles permettrait aux technologies de circuler librement à travers les frontières, ce qui ferait baisser les coûts et accélérerait la transition mondiale vers les énergies propres.
Mais les énergies renouvelables ne sont pas une solution universelle. De nombreux pays en développement sont encore aux prises avec l'infrastructure nécessaire pour exploiter ces ressources. Les discussions de la COP 29 ont mis l'accent sur l'importance d'intégrer les énergies renouvelables dans des efforts plus larges de résilience climatique, en veillant à ce que les nations les plus vulnérables puissent exploiter ces technologies. Les investissements dans les infrastructures locales, les incitations financières et les programmes de transfert de connaissances seront essentiels pour que cela devienne une réalité. Ce n'est qu'en renforçant les capacités locales et en réduisant la pauvreté énergétique que nous pourrons garantir qu'aucune nation ne sera laissée pour compte dans la révolution des énergies renouvelables.
La vision d'un réseau mondial d'énergie propre est un autre développement passionnant de la COP 29. Imaginons un monde où l'énergie produite par les parcs solaires et éoliens des déserts ensoleillés et des régions côtières venteuses peut être transmise au-delà des frontières pour alimenter les villes et les industries bien plus loin. Cette idée n'est pas une simple chimère : il s'agit d'une solution réalisable qui pourrait transformer le paysage énergétique mondial. Selon la Banque mondiale, les énergies renouvelables pourraient couvrir 40 % des besoins énergétiques mondiaux d'ici à 2030 si les gouvernements s'engagent à réduire les barrières commerciales et à accroître les investissements dans les infrastructures d'énergie propre. Ce réseau interconnecté contribuerait à garantir la sécurité énergétique, à réduire la dépendance à l'égard des combustibles fossiles et à fournir à tous une énergie propre et abordable.
Mais la transition vers l'énergie propre ne se limite pas à l'alimentation des foyers : il s'agit aussi de décarboniser des secteurs qui sont depuis longtemps de gros émetteurs, tels que les transports, l'industrie et l'agriculture. La nécessité de décarboniser les secteurs à fortes émissions, à commencer par les transports, a été au cœur des débats de la COP 29. Le Forum international des transports estime que les transports sont responsables de 14 % des émissions mondiales. En électrifiant les systèmes de transport et en les associant à des sources d'énergie renouvelables, nous pouvons réduire considérablement ce chiffre.
Par ailleurs, l'hydrogène vert - le combustible propre qui pourrait révolutionner des secteurs tels que l'acier et le ciment - gagne du terrain, et les investissements dans ce secteur devraient croître rapidement dans les années à venir.
En fin de compte, les discussions de la COP 29 s'est résumée à un message essentiel : la transition énergétique ne peut se faire de manière isolée. Elle doit s'accompagner de la reconnaissance du fait que ceux qui ont le moins contribué à la crise climatique sont souvent ceux qui en souffrent le plus. Le fonds pour pertes et dommages est un pas dans la bonne direction, mais ce n'est qu'une partie de la solution. Si les énergies renouvelables jouent un rôle essentiel dans l'atténuation des impacts climatiques futurs, nous devons également veiller à ce que les flux financiers, l'innovation technologique et la coopération internationale soient alignés pour créer un avenir véritablement durable.
La voie à suivre est claire. En supprimant les barrières commerciales, en investissant dans les infrastructures d'énergie renouvelable et en soutenant les communautés vulnérables par l'intermédiaire du fonds pour pertes et dommages, nous pouvons ouvrir la voie à un monde plus propre et plus équitable. Mais il ne s'agit pas seulement d'énergie ; il s'agit de coopération mondiale, de responsabilité partagée et de justice climatique. La COP29 a montré que nous disposons des outils nécessaires pour construire un avenir durable, mais c'est maintenant à nous d'agir. Le monde nous regarde, et c'est maintenant qu'il faut agir.