"LA COP29 MAINTIENT LA DYNAMIQUE DE L'ACCORD DE PARIS DANS UN CONTEXTE MONDIAL DIFFICILE"
Paris / La Gazette
La COP29 a su maintenir la dynamique créée par l'Accord de Paris, selon Francis Perrin, Chercheur associé au Centre de politique du Nouveau Sud (PCNS, Rabat) et à l'Institut français des relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris).
"Il était largement connu que la question clé de la COP29 était le financement du climat et tout le monde était concentré sur les décisions qui pourraient ou non être adoptées sur cette question à la fin de cet événement. Le chiffre principal ici est bien sûr 300 milliards de dollars, qui représente le financement que les pays développés se sont engagés à mobiliser chaque année d'ici 2035 afin d'aider les pays en développement à faire face à la crise climatique. Ce montant couvre les fonds publics et privés, les dons et les prêts, les financements bilatéraux et multilatéraux. Le chiffre de 300 milliards de dollars est beaucoup plus élevé que l'engagement précédent (100 milliards de dollars par an sur la période 2020-2025)", a estimé l'expert français dans un entretien accordé à l'agence de presse Trend.
M. Perrin a rappelé que les négociations ont été très difficiles et qu'il y avait un risque sérieux d'échec sur ce point crucial, ce qui aurait été très grave.
"Il était essentiel de maintenir l'élan des COP précédentes et, en ce qui concerne ces critères, la COP29 a fait le travail.
La COP29 a également appelé tous les acteurs à travailler ensemble pour augmenter le financement des pays en développement, à partir de sources publiques et privées, à hauteur de 1,3 trillion de dollars par an d'ici 2035. Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU pour le changement climatique, a déclaré à juste titre que ce nouvel objectif financier était +une police d'assurance pour l'humanité, dans un contexte d'aggravation des impacts climatiques qui touchent tous les pays+. Mais comme toute police d'assurance, elle ne fonctionne que si les primes sont payées intégralement et à temps. Les promesses doivent être tenues pour protéger des milliards de vies", a expliqué l'expert.
Il a rappelé que la COP29 a également pris des décisions sur des questions très techniques telles que les marchés du carbone, l'adaptation et la transparence des rapports sur le climat.
"Sur le premier point, il y a eu un accord sur la façon dont les marchés du carbone fonctionneront dans le cadre de l'Accord de Paris, rendant les échanges entre pays et un mécanisme de crédit carbone pleinement opérationnels. Il y a encore beaucoup de travail à faire sur cette question, mais il s'agit d'un progrès réel qui pourrait être très important pour les pays en développement, car il pourrait améliorer leur accès au financement climatique. La COP29 a également été importante pour l'adaptation. Il a été décidé de mettre en place un programme de soutien à la mise en œuvre des plans nationaux d'adaptation (PNA) pour les pays les moins avancés (PMA).
Globalement, la COP29 a su passer le flambeau à la COP30 l'année prochaine à Belem (Brésil) et maintenir la dynamique créée par l'Accord de Paris (COP21, décembre 2015) malgré un contexte très difficile", a conclu M. Perrin.
