LE PRÉSIDENT DU NÉPAL FAIT PART DE SES PRINCIPALES ATTENTES À L'ÉGARD DE LA COP29 À BAKOU
Paris / La Gazette
Le Népal, célèbre pour ses riches ressources naturelles et son patrimoine culturel, est également confronté à des défis importants liés au changement climatique. Dans cet entretien exclusif avec l'agence de presse Trend, le Président du Népal, Ramchandra Paudel, partage ses réflexions sur le développement durable, les stratégies d'adaptation au climat et les moyens de favoriser la coopération mondiale pour un avenir meilleur.
Il souligne que le Népal, en tant que partie à la CCNUCC, accorde une importance capitale à la COP29.
« Comme le changement climatique est une menace croissante pour la civilisation humaine, la culture et aussi la mère Terre ; nous sommes maintenant à un tournant crucial de l'histoire humaine. La gravité de la situation est que l'ONU nous a récemment avertis que, si nous ne prenons pas les mesures appropriées pour résoudre la crise climatique actuelle, la température pourrait augmenter de 3,10 °C d'ici la fin de ce siècle. Le message de l'organisme mondial est clair et net : actuellement, le monde est en plein milieu de péripéties liées au climat et nous devons tous unir nos efforts pour les atténuer. Dans ce contexte, il est pertinent de mentionner ici que le Népal s'est engagé à coopérer avec les présidences de la Troïka de la COP et leur feuille de route, qui est en faveur de la "Solidarité pour un monde vert". Le Népal apporte également tout son soutien pour faire du COP29 de Bakou un grand succès », a-t-il déclaré.
Priorités du Népal à la COP29
Pour M.Paudel, la COP29 est également une opportunité pour le Népal de présenter son cas.
« Je défendrai fermement notre cause lors de la conférence sur les questions liées aux catastrophes induites par le climat et je chercherai également des solutions technologiques et adaptatives auprès de la COP. » Nous devons nous attarder sur ces questions car, comme vous le savez peut-être, le Népal a récemment été durement touché par des pluies incessantes et erratiques et des inondations, qui ont causé la perte de plus de 200 vies humaines précieuses et d'énormes dégâts aux infrastructures critiques. La catastrophe naturelle a coûté des millions de dollars à une nation moins développée et enclavée ! » évoque le président du Népal.
Il ajoute que le réchauffement climatique a rendu les montagnes enneigées noires
« Les glaciers ont éclaté, causant des destructions massives et posant de graves menaces aux personnes vivant en aval. Nous devons comprendre que la crise que rencontrent les montagnes est une question mondiale, et non seulement celle des pays montagneux. En réalité, le Népal, qui a été béni avec les majestueuses Himalayas - la principale source d'eau douce de la région, mérite une attention particulière du Fonds vert pour le climat (GCF) en raison du haut degré de vulnérabilité du Népal au changement climatique. Le Népal mérite également une attention particulière en raison de ses efforts acharnés, bien que avec des ressources limitées, pour relever les défis climatiques persistants. "La générosité, de la part du GCF, est cruciale car le Népal s'est déjà engagé dans des objectifs ambitieux d'action climatique tels que l'atteinte de la neutralité carbone d'ici 2045 et des émissions de carbone négatives d'ici 2050 », explique M. Paudel.
De plus, comme l'a dit le président, le Népal s'est également engagé à augmenter la couverture forestière à 45 % d'ici 2030, ce qui est déjà réalisé.
« Par conséquent, en ce moment, le Népal a un besoin urgent d'un soutien généreux de la finance climatique et également de savoir-faire technologique avancé afin de renforcer ses capacités, ce qui est impératif pour la transition du Népal vers un avenir résilient au climat. Dans ce contexte, nos principales attentes de la COP29, qui est également largement surnommée la "COP Finance", sont que : la question de la mobilisation des fonds adéquats pour les actions d'atténuation et d'adaptation contre le changement climatique, grâce à l'augmentation des engagements, soit résolue. En même temps, nous espérons que les fonds seront alloués judicieusement et sans entrave parmi les nations dans le besoin », ajoute le président.
Assurer un financement climatique efficace pour les petits pays insulaires lors de la COP29
M. Paudel trouve personnellement que les petites nations en manque de ressources, qui sont les plus vulnérables au changement climatique, méritent la justice climatique.
« La raison est que, bien que ces nations soient les moins responsables des émissions de carbone, elles en souffrent le plus. Par exemple, l'ironie, dans le cas de mon pays, est que malgré la contribution insignifiante du Népal aux émissions de gaz à effet de serre, il a été une victime majeure du phénomène du changement climatique ! Le Climate Risk a classé le Népal comme le 10e pays le plus touché. Les impacts du changement climatique sont évidents dans tous les aspects de la vie nationale, avec des réductions des produits agricoles, des migrations internes, des ressources en eau douce stressées, une perte de biodiversité, des dommages aux infrastructures stratégiques, une détérioration des sols, en plus de la perte de vies humaines chaque année » reconnait le président.
Dans ce contexte, M. Paudel estime qu'il est impératif pour le Népal et les autres nations les moins avancées et insulaires de faire entendre leurs préoccupations concernant le système de financement climatique.
« Le mécanisme de flux de fonds doit être facile, sensé et rapide. Nous croyons que les fonds devraient être des subventions et alloués par le biais d'un système budgétaire national reconnu. Nous aimerions également voir un volume accru du Fonds pour les pertes et dommages afin que les nations en développement victimes ne souffrent pas davantage.
Un autre aspect, sur lequel nous devons réfléchir et agir, concerne la connexion entre les écosystèmes montagnards et marins. À la lumière de leur relation causale, puisque la fonte des glaciers dans les montagnes a des impacts linéaires et conséquents sur les écosystèmes côtiers, il est important de lier institutionnellement les PMA et les Petits États insulaires en développement (PEID). Comme la présidence de la COP29 a annoncé un financement pour les SID, il est grand temps d'agir sur cette question et j'essaierai d'attirer l'attention de tous les concernés sur ce sujet pertinent. Je crois personnellement qu'en réunissant les PMA et les SID, nous aiderons à renforcer l'alliance contre le phénomène du changement climatique », déclare le président népalais.
Fonds d'Action pour le Financement Climatique
M. Paudel note que le Népal est très positif quant à l'idée de créer un Fonds d'Action pour le Financement Climatique proposé par l'Azerbaïdjan.
« Nous croyons que l'allocation efficace des fonds est importante pour atteindre nos objectifs. Je souhaite que le mécanisme de financement soit simple, facilement accessible en fonction des priorités et des besoins des pays vulnérables », a-t-il prédit.
Perspectives de coopération dans le développement des énergies renouvelables
M. Paudel reconnait qu'il voit une perspective pour le Népal et l'Azerbaïdjan de renforcer leur coopération bilatérale.
« Ils peuvent tous deux échanger leurs expériences, en particulier dans les domaines du développement des énergies renouvelables et de l'exploitation des ressources naturelles. » Comme le Népal réussit maintenant bien dans le domaine de la génération d'énergie propre et de son déploiement, il peut partager ses expériences avec l'Azerbaïdjan. De même, l'Azerbaïdjan réussit à exploiter les ressources naturelles telles que le calcaire, les minerais de cuivre, le zinc, le fer, etc. Son expérience dans ces domaines pourrait beaucoup aider le Népal, car ce dernier a également été béni avec ces ressources naturelles. De tels engagements bilatéraux, couplés au transfert de connaissances et de technologies entre eux, pourraient les rapprocher encore davantage dans d'autres domaines de coopération également », a conclu le président népalais.