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LA COP29 EN AZERBAÏDJAN : LA DURABILITÉ ET LA NEUTRALITÉ CARBONE AU MENU DES DISCUSSIONS

1 Novembre 2024 08:36 (UTC+01:00)
LA COP29 EN AZERBAÏDJAN : LA DURABILITÉ ET LA NEUTRALITÉ CARBONE AU MENU DES DISCUSSIONS
LA COP29 EN AZERBAÏDJAN : LA DURABILITÉ ET LA NEUTRALITÉ CARBONE AU MENU DES DISCUSSIONS

Paris / La Gazette

Dans moins de quinze jours, Bakou accueillera l'une des conférences les plus importantes au monde : la conférence-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP29). Cet événement devrait attirer entre 70 000 et 80 000 participants du monde entier, qui discuteront des questions liées au changement climatique.

Si les conférences COP sont avant tout des initiatives menées par les Nations unies, les pays hôtes jouent un rôle essentiel dans l'élaboration de l'ordre du jour. Dans ce contexte, l'Azerbaïdjan s'est engagé à respecter plusieurs obligations liées à la COP29.

Dans ce texte, on se concentre sur les engagements en matière d'énergie verte établis par le comité d'organisation de la COP29, en particulier l'objectif de réduction des émissions de carbone.

Tout d'abord, il est important de souligner que la COP29 est construite sur le principe de la durabilité. Mais qu'est-ce que le concept de durabilité ?

La COP29 vise à minimiser les émissions de carbone pendant la conférence, à améliorer l'utilisation efficace des ressources, à promouvoir les énergies renouvelables et à encourager les pratiques durables. L'objectif est d'organiser l'événement selon les normes les plus élevées en matière de responsabilité environnementale, en veillant à ce que les émissions de gaz à effet de serre (GES) restent neutres.

L'objectif global de la COP29 est de minimiser les impacts environnementaux tout en renforçant la participation du public, en promouvant la durabilité et la solidarité dans tous les aspects de l'événement.

Les engagements en matière de développement durable englobent diverses facettes, avec un accent particulier sur la neutralité carbone. Cela implique de réduire les émissions de GES et d'atteindre la neutralité carbone grâce à des mesures telles que l'utilisation d'énergies renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique et la mise en œuvre de stratégies de compensation des émissions.

Il convient de noter que l'Azerbaïdjan a signé l'Accord de Paris, une extension de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le 22 avril 2016. Conformément à l'article 4 de cet accord, l'Azerbaïdjan a soumis son document de "contributions déterminées au niveau national" (CDN) au secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en octobre 2015. Dans le cadre de son engagement en faveur des efforts d'atténuation du changement climatique mondial, l'Azerbaïdjan vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 35 % d'ici 2030, par rapport au niveau de référence de 1990. Lors de la COP26 qui s'est tenue à Glasgow en 2021, l'Azerbaïdjan s'est en outre engagé à réduire de 40 % l'impact du changement climatique mondial d'ici à 2050.

Comment la neutralité carbone sera-t-elle atteinte pendant la conférence ?

Garantir la neutralité carbone lors de la COP29 : une approche en trois phases

La COP29 a défini une stratégie globale pour atteindre la neutralité carbone, divisée en trois phases distinctes, la première étant la phase de calcul.

Au cours de cette phase, l'objectif est de mesurer, de contrôler et de communiquer avec précision les émissions de carbone réelles générées par les activités de la COP29 dans tous les domaines opérationnels. Il s'agit notamment d'évaluer les émissions directes (Scope 1), indirectes (Scope 2) et celles de la chaîne de valeur (Scope 3). Cette approche systématique garantit la transparence et permet des réductions ciblées des émissions de gaz à effet de serre (GES) tout au long de l'événement.

La deuxième phase se concentre sur la neutralisation, qui comprend trois aspects clés :

1. Transport durable : Les initiatives comprennent la fourniture de services de métro gratuits pour les participants à la COP29, l'établissement de nouvelles voies de micromobilité, la création d'itinéraires de navettes électriques et le déploiement d'une flotte de taxis hybrides/électriques.

2. Efficacité énergétique : Il s'agit de mettre en place des éclairages et des appareils économes en énergie, d'utiliser des systèmes de gestion de l'énergie et de procéder à des audits énergétiques réguliers dans les espaces événementiels.

3. Les énergies renouvelables : L'utilisation de sources d'énergie renouvelables sur les sites de la COP29 sera privilégiée, y compris l'huile végétale hydrogénée (HVO) et l'achat d'énergie renouvelable.

La dernière phase, dite de compensation, comprend l'achat de crédits carbone internationaux de haute qualité et le soutien d'initiatives locales visant à atténuer les effets du changement climatique en Azerbaïdjan.

Exploration de la mise en œuvre de la taxe carbone en Azerbaïdjan - L'une des stratégies mondiales efficaces pour réduire les émissions de carbone est la mise en œuvre de taxes carbone. Cette méthode a gagné du terrain dans la pratique internationale.

La question qui se pose est la suivante : les taxes sur le carbone peuvent-elles être appliquées en Azerbaïdjan ?

Ce sujet fait l'objet de discussions depuis un certain temps, notamment lors du 5e dialogue sur les objectifs de développement durable intitulé "Future Echoes : Bridging paths for Climate Action and Global Goals", qui s'est tenu à l'université ADA.

Samad Bashirli, vice-ministre de l'économie de la République d'Azerbaïdjan, a fait remarquer que jusqu'à récemment, les taxes sur le carbone étaient rarement mentionnées ou ne l'étaient que dans des documents spécifiques. Cependant, cette question est maintenant devenue un élément important de l'agenda national. Il a déclaré : "Si tous les pays mettent en œuvre une taxe sur le carbone, nous n'aurons pas d'autre choix que de suivre le mouvement."

Le vice-ministre a reconnu que cette initiative aura inévitablement un impact sur le secteur réel, soulignant la nécessité pour l'Azerbaïdjan de s'aligner sur les réalités économiques mondiales.

En ce qui concerne la mise en œuvre des taxes sur le carbone, M. Bashirli a reconnu que si le concept peut sembler simple, il pose des défis considérables. "Compte tenu des ressources dont nous disposons, les contributions que nous pouvons apporter dans les domaines de la finance, de l'investissement et du commerce sont évidentes. Toutefois, ces contributions doivent être amplifiées. Nos ressources sont limitées, ce qui nécessite une synergie accrue entre ces domaines. Bien que cela puisse paraître attrayant, c'est en effet complexe et nécessite une mobilisation des efforts à la fois au niveau mondial et au niveau national".

Samira Musayeva, directrice adjointe du service fiscal de l'État au sein du ministère de l'économie de l'Azerbaïdjan, s'est également exprimée sur la question. Elle a indiqué que le gouvernement azerbaïdjanais, en collaboration avec les institutions concernées, discute activement de divers scénarios concernant la tarification du carbone.

Mme Musayeva a souligné l'importance de développer des mécanismes de restitution des taxes carbone collectées, en particulier pour atténuer l'impact des émissions de carbone sur les ménages et les petites et moyennes entreprises, dans le cadre de la politique de tarification du carbone.

Soulignant un point crucial, elle a expliqué que l'objectif premier de la taxe n'est pas de générer des recettes, mais plutôt d'encourager les investissements dans la réduction des émissions de carbone, ce qui entraînera une diminution des émissions et une augmentation de l'efficacité énergétique. "L'objectif principal de la tarification du carbone est de taxer les secteurs à fortes émissions afin d'encourager les investissements dans les secteurs à faibles émissions et à haut rendement énergétique. En même temps, il est essentiel de garantir une transition équitable en redistribuant ces fonds aux groupes socialement vulnérables et aux micro-entrepreneurs qui pourraient être affectés par la hausse des coûts", a conclu Mme Musayeva.

En conclusion, les discussions autour de l'introduction potentielle de taxes sur le carbone soulignent une fois de plus l'engagement de l'Azerbaïdjan à s'aligner sur les efforts mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement reconnaît la nécessité d'une approche équilibrée qui encourage les investissements dans les technologies à faibles émissions tout en soutenant les communautés vulnérables touchées par les initiatives climatiques. Dans l'ensemble, la COP29 offre à l'Azerbaïdjan une occasion unique de consolider son rôle dans le mouvement mondial en faveur de l'action climatique.

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