LE MINISTRE AZERBAÏDJANAIS DES AFFAIRES ÉTRANGERES SE REND EN VISITE EN TURQUIE
Paris / La Gazette
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov, se rendra mardi à Ankara, la capitale, à l'invitation de son homologue turc, Hakan Fidan. Cette visite d'une journée sera consacrée à des discussions sur les relations bilatérales et les questions régionales, ont annoncé des sources diplomatiques lundi.
Les sources ont indiqué que MM. Fidan et Baïramov devraient également discuter du processus de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ainsi que des pourparlers de normalisation entre Ankara et Erevan, et du conflit israélo-palestinien.
La Turquie et l'Azerbaïdjan ont maintenu des liens inébranlables depuis que ce dernier a déclaré son indépendance de l'Union soviétique dans les années 1990. Les deux pays, qui partagent une identité ethnique commune, ont renforcé leurs relations sous la devise « une nation, deux États ». La déclaration de Choucha, signée en 2021 par le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, a élevé les relations au rang d'« alliance ». La déclaration se concentre sur la coopération en matière de défense et l'établissement de nouvelles voies de transport, affirmant les efforts conjoints des deux armées face aux menaces étrangères, ainsi que la restructuration et la modernisation de leurs forces armées.
L'Arménie occupe une place importante dans les relations entre les deux pays. Les relations entre Bakou et Erevan sont restées tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé le Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan et de sept régions adjacentes. La majeure partie du territoire a été libérée par l'Azerbaïdjan au cours d'une guerre de 44 jours à l'automne 2020, qui s'est terminée par un accord de paix négocié par la Russie, ouvrant la voie à une normalisation et à des pourparlers sur la démarcation des frontières. En septembre dernier, l'Azerbaïdjan a établi sa pleine souveraineté au Karabakh à la suite d'une « opération antiterroriste » qui s'est déroulée en septembre de l'année dernière et après laquelle les forces séparatistes de la région se sont rendues.
Quant à la Turquie et à l'Arménie, les deux pays n'ont eu que peu de liens dans le passé, bien que leur histoire soit intimement liée. Les relations ont été totalement interrompues au lendemain de la dissolution de l'Union soviétique, l'Arménie s'étant engagée dans un conflit avec l'Azerbaïdjan et ayant occupé le territoire du Karabakh. La Turquie et l'Arménie se sont également opposées sur leur histoire commune. L'Arménie accuse la Turquie de « génocide » de centaines de milliers d'Arméniens pendant les dernières années de l'Empire ottoman. La Turquie rejette ces accusations, bien qu'elle admette la mort massive d'Arméniens lors de leur réinstallation dans les territoires ottomans au cours de la Première Guerre mondiale.
Ils ont fermé leurs frontières en 1993 après que l'Arménie a pris illégalement le contrôle du Karabakh et sont restés hostiles l'un envers l'autre pendant des années. La frontière a été brièvement ouverte en février 2023 pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire à la suite des tremblements de terre dévastateurs survenus dans le sud-est de la Turquie. Il existe déjà un trafic aérien direct entre les deux pays, mais les deux parties ont évoqué l'année dernière l'idée d'ouvrir définitivement les frontières terrestres.
