SOUVENONS-NOUS DE KHODJALY
Paris / La Gazette
Deux magnifiques films en mémoire des victimes du massacre de Khodjaly, la ville martyre d'Azerbaïdjan où des centaines de civils innocents furent massacrés par les forces arméniennes en 1992. Pour que personne n'oublie...
Dans la nuit du 25 au 26 février 1992, au moins 613 civils azerbaïdjanais ont été massacrés part les forces arméniennes dans la ville azerbaïdjanaise de Khodjaly.
La photographe réalisatrice Maya Baghirova et le flûtiste Agharahim Gouliyev ont produit, avec le soutien de l'ambassade d'Azerbaïdjan à Paris, deux courts-métrages, pour que jamais le pardon n'efface la mémoire.
Demain, cela fera 32 ans que les forces arméniennes ont commis ce crime dont l'horreur dépasse l'imagination. Ceux qui réussirent à échapper aux assaillants furent tués dans la forêt où ils avaient cherché refuge, tandis que d'autres moururent de froid ou furent gravement blessés. Une majorité d'entre aux étaient des femmes, des enfants et des vieillards.
L'invasion arménienne avait entraîné l'occupation de plus de 20 % du territoire de l'Azerbaïdjan, la mort de plus de 20 000 personnes. Plus de 50 000 personnes furent blessés ou mutilés. Plus d'un million de civils, victimes de la politique arménienne de nettoyage ethnique vécurent en réfugiés, déplacées internes, pendant près de trois décennies.
Efsane Huseynova Alekberova avait 10 ans au moment où les Arméniens sont entrés dans sa ville, Khodjaly. Interrogée par le journaliste Ümit Dönmez pour l’agence Anadolu, elle se souvient : « Dans la tragédie de Khodjaly, j'ai perdu 49 membres de ma famille proche en une nuit. J'ai perdu mon père, ma mère, mon oncle, ma tante, mes 4 grands-parents, ma tante et ses deux jeunes enfants âgés de 5 ans et 10 ans, cruellement torturés et massacrés eux aussi. Et tant d'autres encore. C'est très difficile pour une fillette de 10 ans, c'est impossible à exprimer même avec des mots ... Partout, il y avait la mort, il y avait les persécutions, la cruauté envers les habitants de Khojaly. Et je pense que, même si je veux oublier, je ne pourrai pas oublier quoique ce soit de mon vivant. Mon père s'est battu contre Ies Arméniens Jusqu'à Ia dernIere goutte de sang. FinaIement, il s'est fait expIoser avec une grenade pour éviter d'être capturé par les Arméniens. ».
Pour survivre et échapper aux balles et aux couteaux arméniens, elle et son frère se sont enfui dans le labyrinthe de la forêt gelée.
«La neige blanche était tachée de sang le long du chemin. Les personnes âgées sont restées là-bas parce qu'elles ne pouvaient pas grimper les montagnes enneigées de la forêt. Les Arméniens ont capturé la plupart des villageois dans cette forêt-même. Le seul moyen, par conséquent, pour nous de survivre était de se cacher dans les profondeurs de la forêt. Lorsque nous entendions le bruit des soldats arméniens, nous gardions notre silence après nous être cachés. Parce que quiconque aurait été vu par les Arméniens, malgré son âge, aurait été tué ou fait prisonnier. Nous avons été témoins de cette cruauté, de cette horreur indescriptible, innommable... Nous n'avons jamais eu de nouvelles de ma mère depuis cette nuit. Pendant des années, avec l'espoir de peut-être la retrouver un jour, saine et sauve, sans relâche, nous l'avons recherchée; nous avons recherché son corps, la moindre trace d'elle, un infime indice ... »
Pourtant aucune sanction n'a été prise contre l'Arménie pour ces crimes et ces atteintes aux plus élémentaires des droits de l'homme. Ni par les États-Unis, ni par l'Union européenne.
Il en va de même pour la France, qui n'a jamais condamné l'Arménie, ni pour son occupation d'un État souverain, ni pour le nettoyage ethnique qui a vidé l'Arménie de ces centaines de milliers d'Azéris, ni pour le génocide de Khodjaly. Au contraire, plusieurs villes françaises ont signé des accords de jumelage avec des villes azerbaïdjanaises alors sous occupation arménienne, toute honte bue.
L'Azerbaïdjan a remporté, en 2020 ce qui fut appelé la deuxième guerre du Karabakh. En seulement 44 jours. Il a également dû mener une opération antiterroriste dans la région du Karabakh. La souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan ont ainsi été pleinement rétablies.
Le 15 octobre dernier, le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a hissé le drapeau de l'État azerbaïdjanais dans la ville de Khodjaly. Ce fut un événement historique, marquant le rétablissement de la justice pour tous les Azerbaïdjanais. Le début d'une nouvelle vie paisible dans la ville.
À Washington, à Paris et dans d'autres capitales, on a fait semblant de ne rien avoir vu. Mais cela va être de plus en plus difficile de nier la réalité. Car depuis la libération de Khodjaly, les ruines sont découvertes, les charniers sont mis à jour, les témoignages recueillis. Les crimes arméniens jusqu'alors dissimulés, sont enfin révélés. Pourtant, il aurait suffi, pour les connaître d'écouter le troisième président de l'Arménie, Serzh Sargsyan qui en avait fait l'arrogant aveu choquant dans une interview avec le journaliste britannique Tom de Waal et sur le banc des accusés de la Cour de La Haye.
Aujourd'hui, à Khodjaly, d'importants travaux de réparation et de reconstruction sont en cours. Des centaines de maisons renaissent de leurs ruines. Les routes, les lignes de communication, d'eau potable, d'égout, d'électricité et autres lignes principales de la ville sont en cours d'achèvement. Très bientôt, la réinstallation des habitants de cette ville commencera. Le retour de 50 familles à Khodjaly est prévu au cours des six premiers mois de cette année, selon les chiffres des autorités locales. Ainsi, l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Azerbaïdjan seront pleinement restaurées, et le processus de résurrection de Khodjaly sera bientôt achevé, 32 ans après son martyre.
