LE FMI RELÈVE LES RISQUES ET LES OPPORTUNITÉS LIÉS AU CLIMAT AU KAZAKHSTAN
Paris / La Gazette
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment tenu une conférence de presse à Astana. L'un des principaux sujets abordés a été la réponse du pays aux risques croissants posés par le changement climatique et la transition mondiale vers l'abandon des combustibles fossiles.
Nicolas Blanchet, directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI et chef de mission pour le Kazakhstan, note que, comme de nombreux pays, le Kazakhstan est confronté à des risques importants liés au changement climatique, notamment des inondations et des sécheresses, qui ont déjà touché le pays ces dernières années.
Cependant, il souligne également les risques à long terme associés à la transition mondiale vers la décarbonisation. En tant que grand exportateur de pétrole, le Kazakhstan devra s'adapter à un avenir où la demande en combustibles fossiles diminuera.
M. Blanchet a suggéré que le Kazakhstan considère cette transition comme une opportunité plutôt que comme un coût.
« L'un des moyens d'y parvenir est d'ajuster la tarification du carbone dans le pays. Actuellement, le prix du carbone au Kazakhstan est d'environ 1 dollar la tonne, soit l'un des niveaux les plus bas au monde. Une augmentation du prix du carbone permettrait non seulement d'aligner le Kazakhstan sur les normes internationales, mais aussi d'inciter le secteur privé à investir dans les énergies renouvelables et d'autres secteurs non liés aux combustibles fossiles. Ces investissements stimuleraient l'activité économique et créeraient des emplois », selon le directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI.
En augmentant le prix du carbone, le Kazakhstan pourrait également générer des revenus importants pour le secteur public, qui pourraient être utilisés pour soutenir le développement des infrastructures et les investissements dans l'économie verte. Le FMI a souligné que cela aiderait le Kazakhstan à s'affranchir en douceur de sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles.
Le FMI a reconnu que la transition vers l'abandon des combustibles fossiles pourrait entraîner des pertes d'emplois et des réductions de revenus dans certains secteurs de l'économie kazakhe. L'État a donc un rôle crucial à jouer dans la protection des populations vulnérables au cours de cette transition. Il s'agit notamment de fournir des transferts sociaux et d'investir dans des programmes d'éducation et de requalification afin de préparer les travailleurs à occuper des emplois dans de nouveaux secteurs.
L'expert Blanchet a noté que les ressources nécessaires à ces programmes sociaux seraient disponibles si le Kazakhstan mettait en œuvre les réformes recommandées, y compris l'augmentation du prix du carbone et la réduction de l'intervention de l'État dans l'économie.