Lagazette

Paris / La Gazette

C’était le rêve de Pierre de Coubertin : que le sport fasse taire la politique et les conflits qu’elle engendre, le temps que brille la flamme olympique. Mais la télévision nationale française semble ne pas avoir entendu l’appel de l’inventeur des Jeux modernes.

Alors que le bateau transportant l’équipe arménienne glissait entre les rives de la Seine, Laurent Delahousse a commenté l’événement pour la chaîne France 2 : « L’Arménie, bien sûr, nos amis arméniens... pays historiquement proche du au cœur des Français bien sûr. Une année marquée pour le peuple arménien par la chute du Haut-Karabagh, aux mains de l’armée azerbaïdjanaise ».

Et lorsque l'équipe d'Azerbaïdjan est apparue, le journaliste s'est contenté de remarquer : "L'Azerbaïdjan, justement, dont nous venons de parler"

Quelle honte ! Voilà comment tromper les deux millions de téléspectateurs qui ont suivi l’événement en direct. C’était omettre de leur rappeler que le Karabakh appartient à l’Azerbaïdjan, ce que l’ensemble des pays du monde, France comprise, a reconnu au sein des Nations Unies. C‘est leur faire oublier les villes rasées par l’occupant arménien, le million d’azéris chassés, puis déportés, qui ont attendu 30 ans avant de pouvoir retrouver leurs terres, à défaut de leurs maisons irrémédiablement détruites.

Le plus grave est que ce dérapage a eu lieu sur les antennes de la télévision nationale, considérée, à tort ou à raison, comme la « voix de la France ».

Les autorités azerbaïdjanaises envisagent de porter plainte auprès du Comité International Olympique.