UNE MISSION DE L’UNION EUROPÉENNE À LA FRONTIÈRE AZERBAÏDJAN-ARMÉNIE
Paris / La Gazette
L'Union européenne a établi ce lundi 23 janvier une mission civile pour aider à surveiller la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
L'Union européenne a établi ce lundi 23 janvier une mission civile pour aider à surveiller la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Cette frontière, malgré les engagements pris à l’occasion du cessez le feu du 10 novembre 2020, n’a toujours pas été définie de manière précise. Ce flou a entraîné une série d’accrochages notamment au mois de septembre, qui avaient fait près de 300 morts.
«Nous établissons aujourd'hui une mission civile de l'UE en Arménie, l'EUMA, afin de contribuer à la stabilité, instaurer la confiance et garantir un environnement propice aux efforts de normalisation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. […] Cette mission marque le début d'une nouvelle phase de notre engagement dans le Caucase du Sud, en faveur d'une paix durable», a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Cette mission est le prolongement d'une première mission de 40 personnes qui avait été déployée pendant deux mois à la fin de l'année dernière suite à l'accord conclu lors de la réunion de Prague le 6 octobre 2022, entre les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie, de la France et le président du Conseil européen.
A la fin de cette première mission, l’Azerbaïdjan avait continué à s’entretenir avec l’Union Européenne. Toutefois, notamment sous la pression de la France qui avait clairement pris parti pour l’Arménie, abandonnant ainsi le rôle d’arbitre qu’il avait tenu au sein du groupe de Minsk, l’Union Européenne n’a pas clairement affiché sa neutralité dans la résolution du conflit.
Le même jour de l’annonce de la mission européenne, le Président français recevait d’ailleurs les coprésidents du Conseil national des Conseils de coordination des organisations Arméniennes de France, Mourad Papazian et Ara Toranian. On rappelle que Ara Toranian, actuellement directeur du magazine « Les nouvelles d’Arménie », fut, dans les années 80, le porte-parole du mouvement MNA, soutien de l’ASALA, auteur de nombreux attentats en France, notamment celui de l’aéroport d’Orly en 1983 qui fit 8 victimes civiles. Quant à Papazian, l’un des leaders en France du parti nationaliste Daschnak, il est considéré même en Arménie comme un activiste dangereux, et interdit de séjour.
D’après « Les nouvelles d’Arménie », l’entretien a notamment porté sur « la menace de nettoyage ethnique » qui serait porté sur les Arméniens. On peut espérer que cela ne reflète pas réellement la nature de la conversation, auquel cas il serait légitime de se demander si la France et l’Union Européenne ont compris quelque chose aux réalités du terrain, ce qui pourrait être de mauvaise augure pour le succès de la mission.